• Le communiqué

    Le communiqué

     

     

    Il était sur le point de s'endormir quand, soudain, il vit briller dans la nuit la petite lucarne de sa radio qu'il avait oublié de fermer. Il se redressa et il fit passer d'un poste à l'autre l'aiguille de métal. Il allait fermer le poste quand soudain l'aiguille se buta à une voix. L'homme s'étonna : il n'avait jamais obtenu le moindre programme sur cette longueur d'ondes.

    - Cher auditeur ..... dit la voix.

    De cela, l'homme était certain : la voix n'avait pas fait mention de chers auditeurs.

    Cher auditeur, avait-elle dit. Et cette voix ne semblait pas appartenir au monde des spectacles et diffusions. Elle n'en avait pas la sonorité classique, il lui manquait une certaine onctuosité, un certain pouvoir rassurant. Elle sonnait sèche, personnelle. Le ton était distant, neutre, légèrement froid.

    - Cher auditeur, dit la voix sans aucun effet oratoire, il est maintenant zéro heure, zéro minute, zéro seconde. Votre programme est terminé. Nous vous donnons rendez-vous demain matin dans un autre monde.

    L'homme, en effet, ne passa pas la nuit.

     

    Jacques STERNBERG - "Contes glacés"

     

    source : http://poesieenhabit.centerblog.net/rub-16a-extraits-choisis-.html


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    Trouvé sur poesieenhabit.centerblog.net

     

    Les mots que l’on ne s’attend pas à trouver là

    Il y a des cocasseries qui me titillent parce qu’elles compliquent l’usage de la langue mais il y en a d’autres qui m’enchantent, surtout celles où l’on trouve associés des mots qui n’ont rien en commun.

    Que font le vélo dans la tête, l’estomac dans les talons, le poil dans la main, les pieds dans le plat, les fourmis dans les jambes, le soupçon dans le lait ?

    Et la vessie avec la lanterne, le fusil avec le chien, le bois avec le chèque, la grimace dans la soupe, le chat dans la gorge, la confiture chez les cochons et le rubis sur l’ongle ?

    Vous ai-je mis la puce à l’oreille ?

     

    Les mots qui rétrécissent ...

     

    Les mots qui rétrécissent à l’usage

    Il y a des piles qui s’usent parce que l’on s’en sert. Il en est de même pour quelques mots, si usés qu’ils rétrécissent. Nos ados ont trop ouvert le frigo pendant les pubs de la télé au lieu de travailler sur leurs ordis au retour des virées à moto en sortant des restos, des discos, voire des cinés porno au grand dam de leurs profs qui préféreraient les voir ouvrir leurs dicos.

     

     

    Les mots pour pleurer

    Vous pleurez quand vous épluchez les oignons ?

    Non, parce que vous les pelez.

    Peler et éplucher sont certes synonymes mais avec une légère nuance : quand on épluche, on nettoie en enlevant les parties mauvaises, quand on pèle on enlève les parties inutiles.

    On pèle une banane mais on épluche une pomme de terre. Alors ? Pèlerait-on les fruits et éplucherait-on les légumes ? Ce n’est pas si simple.

    Je pèle les pommes, les poires et les scoubidous mais j’épluche les marrons qui sont des fruits.

    J’épluche la salade, mais si !

    De toutes façons, si c’est trop compliqué pour vous, mangez des fraises et n’épluchez pas trop ce texte.

     

    Les mots masculins en "e"

    Les mots masculins en « e »

     

    J’ai du mal à mettre un e à la fin du mot pygmée, surtout quand je parle de l’homme. Ce e lui donne un petit côté efféminé qui ne lui sied guère.

    Pourtant, j’ai repéré une trentaine de cas similaires qui ne me posent pas de problèmes particuliers : lycée, apogée, périnée, musée, macchabée, trophée ou colisée.

    Quant à gynécée dont le e est plus que justifié dans le cas d’un appartement réservé aux femmes, on peut s’étonner de cette nouvelle incohérence : on dit un  gynécée.

    Je propose donc pour faire bonne mesure d’écrire dorénavant : une eunuque.

     

     

    source : http://poesieenhabit.centerblog.net/rub-14b-cocasseries-de-notre-langue--2.html

     

     


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