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    Iel, iels: «le Robert» justifie son ajout

     

     

     

    e Robert» justifie son ajout

    (Image Mohamed Hassan sur Pixabay.com.)

    Utilisé relativement à des personnes transgenres, par elles-mêmes ou d’autres, mais aussi, en communication inclusive, pour évoquer des personnes en dehors de toute considération de genre, iel (équivalent de il et/ou elle) a été intégré avec son pluriel iels dans le dictionnaire Robert en ligne.

    Cela a donné lieu à une polémique qui a agité notamment les réseaux sociaux, mais aussi le monde politique puisqu’un député (LREM), M. François Jolivet, a adressé un courrier à «Madame le secrétaire perpétuel (sic) de l’Académie française». Ce législateur traduisait une grande méconnaissance du droit comme des pratiques de féminisation (voir cet article de Libération du 19/11/2021 et cet article du blog).

    On rappellera ici que Charles Bimbenet, directeur général des éditions Le Robert, a expliqué de manière détaillée sur le site du Robert en ligne les raisons de cet ajout.

    Il précise notamment :

    Depuis quelques mois, les documentalistes du Robert ont constaté un usage croissant du mot « iel ».La fréquence d’usage d’un mot est étudiée à travers l’analyse statistique de vastes corpus de textes, issus de sources variées. C’est cette veille constante qui nous permet de repérer l’émergence de nouveaux mots, locutions, sens, etc.
    Le mot « iel » a été discuté début octobre en comité de rédaction Le Robert, au cours duquel il a été décidé de l’intégrer dans notre dictionnaire en ligne : si son usage est encore relativement faible (ce que nous avons souligné dans l’article en faisant précéder la définition de la marque « rare »), il est en forte croissance depuis quelques mois. De surcroît, le sens du mot « iel » ne se comprend pas à sa seule lecture – dans le jargon des lexicographes, on dit qu’il n’est pas « transparent » –, et il nous est apparu utile de préciser son sens pour celles et ceux qui le croisent, qu’ils souhaitent l’employer ou au contraire… le rejeter.
    Est-il utile de rappeler que Le Robert, comme tous les dictionnaires, inclut de nombreux mots porteurs d’idées, présentes ou passées, de tendances sociétales, etc. ? Ce qui ne vaut évidemment pas assentiment ou adhésion au sens véhiculé par ces mots.

    La question a émergé bien avant comme le montrent les exemples donnés par le Wiktionnaire. Le 5 février 2021, un article (€) de Pascale Krémer dans Le Monde précisait:

    « He/she », « il/elle », « iel » : la transidentité bouscule les façons de se présenter
    Les personnes trans indiquent dans leur « bio » sur les réseaux sociaux les pronoms par lesquels elles souhaitent être désignées. Par solidarité, des femmes et des hommes non transgenres adoptent cette innovation langagière.

    On renverra également au très documenté fil Tweeter de la linguiste Laelia Véron (21/11/2021) dont le premier message commençait par cette interrogation-aguiche: «Vous reprendrez bien un peu de iel?»

    Pour conclure en élargissant la réflexion, je renvoie à cet intéressant papier d’Albin Wagener sur le site TheConversation.com : «“Iel”: itinéraire d’une polémique» (25/11/2021). Je vous laisse méditer sur son paragraphe introductif :

    La langue française nous fait-elle perdre la tête ? Comme régulièrement dans l’actualité, les jugements de valeur et les attachements affectifs nourrissent les débats dès que quelque chose bouge dans la langue – une passion très française qui montre les différences de perception sociohistorique et politique des langues en fonction des pays. Ainsi la langue espagnole a déjà connu plusieurs réformes tandis que la langue anglaise voyait le « they » singulier élu mot de la décennie, sans que cela ne déclenche d’excessives passions.

    Et de souligner que celles et ceux (je n’ose dire ciels) qui hurlent le plus fort sont de fait des acteurs de sa propagation:

    C’est finalement la polémique qui fait monter la fréquence d’occurrences du pronom « iel », lui assurant probablement un avenir certain dans plusieurs dictionnaires.

    En la matière, on attendra que l’usage soit fixé, dans un sens ou dans l’autre. Ce ne sera pas la semaine prochaine mais sans doute dans une ou plusieurs décennies.

    P. S. — On rappellera que le romancier de science-fiction Ayerdal a publié en 1993 un roman, L’Histrion, dans lequel un sexomorphe au genre changeant se voit attribuer par l’auteur le pronom el, littéraire préfiguration de iel. Une anticipation qu’il n’avait sans doute pas prévue.

     

    source : https://lafaqdefrancais.wordpress.com/2022/01/07/iel-iels-le-robert-justifie-son-ajout/


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    Éthylo...mogie : « Au quai ! » (OK, Okay)

     Humour

    Dans notre série, les éthylo...mogies [1], voici quelques explications aussi alternatives que fantaisistes sur l’origine de
    O. K., Okay.

    Questions & débats (septembre 2000)

    Dominique Didier (6/9/2000). Il s’agit en fait d’une expression d’origine française ! On demandait dans les ports américains si tout allait bien à bord ou s’il fallait mettre le navire en quarantaine, et les marins bretons, normands ou basques répondaient tous en chœur : Au quai ! Après un si long périple, ils ne voulaient pas s’embarrasser de formalités inutiles et ils souhaitaient dépenser au plus vite leur solde dans les bouges.

    Michel Guillou (6/9/2000). L’expression est effectivement attribuée aux marins dans ces fameux bouges, vous avez raison. La police militaire en patrouille faisait irruption et demandait à la ronde si tout allait bien. Hoquet ! Hoquet ! répétaient les matelots ivres qui avaient bu plus de raison et indiquaient ainsi leur impossibilité de répondre passagère, sujets qu’ils étaient alors à ces contractions du diaphragme que nous connaissons. Les marins américains présents dans les mêmes bouges des mêmes ports ont trouvé l’expression plaisante et accommmodé l’onomatopée à leur sauce : OK !

    Dominique Didier (7/9/2000) — Cela me paraît assez douteux car les marins ivres auraient été incapables d’articuler encore ce mot de manière cohérente vu leurs spasmes aérophagiques.

    L’hypothèse est tout aussi peu certaine que celle du professeur en Sorbonne Émile Héhunenuy (1815-1914) qui faisait remonter l’usage au jargon des écoliers du Collège des Cinq-Nations qui déclaraient lorsqu’ils étaient d’accord ou que l’argument convenait hoc est [2] ou « c’est cela ». Ensuite dans la bouche de quelques coupe-jarrets et autres tranche-montagnes, elle se serait simplifiée en Okesse, puis Okè. Il cite à ce propos un ouvrage d’un certain Theodoricus Heremitus, élève de Michaelus Colluquius, De novis verbis.

    L’expression serait devenue populaire après la représentation de la Farce du ord et puans sainct Nicholas à l’estaminet de la Gare. Malheureusement, on ne possède que quelques fragments de la pièce sans cette réplique répétée, selon Héhunenuy qui cite Heremitus, six cent six fois : elle n’apparaît dans aucun des vers. Quant à l’ouvrage d’Heremitus, son unique exemplaire disparut dans l’incendie du palais des Tuileries en 1871.

    Il serait d’ailleurs assez étonnant qu’une expression latine employée par des étudiants et des filous passât facilement les siècles sans laisser de traces pour ressurgir outre-Atlantique. Nous en sommes réduits à de cruelles conjectures...

    Michel Guillou (7/9/2000) . —Non, ce n’est pas étonnant. Les Américains nous ont donné la syphilis, nous leur avons donné le hoquet, vous dis-je.

    Don Schtroumpfeone (6/9/2000). En fait, à l’époque où le français était l’unique langue diplomatique, on se référait souvent à l’arbitrage du Quai d’Orsay pour la formulation des traités. Aux diplomates américains qui demandaient si leur texte était convenable, on disait qu’on allait demander au Quai. L’un d’entre eux n’a pas compris.

    D’ailleurs, à un diplomate grec, qui était aussi marin, et à qui on demandait de retirer la conjonction et et qui ne comprenait pas, on a tenté de traduire le « et » par o « kai », alors qu’il aurait fallu dire to « kai », mais on n’a pas osé, car le précédent à qui on l’avait dit avait cru qu’on le traitait de toqué.

    Joye Lore-Lawson (7-9-2000). Version disputée dans les nouvelles éditions de« Qu’inventé-je ? » C’est que les matelots en question, ayant bu tout le vin à bord, destinés aux pauvres Ricains assoiffés (à l’époque pré-Mondavi, voyez-vous, ne pouvaient que répondre aux questions par des hoquets) : Hips ! Hips ! Où ? R.A.S. (qu’ils prononçaient ras avant de se casser, bien sûr).

    Les explications « sérieuses » sont ici

     

    source : http://www.langue-fr.net/spip.php?article85


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  •  Trouvé sur langue-fr.net

    Secours et sécuriser : même origine ?

    Secours est lié à la course (pour porter assistance). Sécurité à l’absence de souci.

    Question-réponse

    Je voudrais savoir si les mots « secourir » et « sécuriser » sont de la même famille.

    Secourir vient du vieux français succure signifiant courir vers quelqu’un (au sens d’accourir pour lui porter secours).

    Sécuriser est une création du XXe siècle par dérivation du nom sécurité. Mais sécurité lui-même est dérivé du latin securus (« exempt de soucis ») d’où était issu le nom securitasSécurité signifiait initialement en français médiéval « confiance de celui qui croit n’avoir aucun sujet de crainte » (voir le latin cura=soin au sens médical ou d’occupation, dont securus était un adjectif dérivé). Voir aussi l’expression n’avoir cure de (n’y prêter aucun soin, aucune attention).

    Même si les mots se ressemblent d’un point de vue sonore, secours renvoie initialement à la course (pour prêter main forte à quelqu’un), et sécurité à la tranquillité.

    En somme, secourir est le fait de « venir à l’aide » (au sens premier ou figuré), et le secours est le fait même de venir à l’aide (ou son support). La sécurité est l’état de tranquillité (absolue ou relative) qui en résulte.

     

    source: http://www.langue-fr.net/spip.php?article272


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  • Trouvé sur

    ASTATE, subst.


    ASTATE, subst.
    I. Subst. fém., ENTOMOL. ,,Sous-genre d'Insectes de la famille des Guêpes ichneumons, genre des Sphex; ils ont le corps assez court, la tête large`` (PRIVAT-FOC. 1870).
    Rem. 1. Attesté aussi ds Ac. Compl. 1842. 2. Masc. pour BOISTE 1808 et BESCH. 1845.
    II. Subst. masc., CHIM. Élément instable radioactif de numéro atomique 85 que l'on obtient par fission de l'uranium :

    Dès 1940, à l'université de Californie, D. C. Carson, K. R. Mackensie et Segré obtinrent l'élément 85 en bombardant du bismuth avec des particules alpha. Mais ce résultat préliminaire ne put être confirmé qu'en 1947; cet élément fut alors nommé astate, du fait de son instabilité.
    Hist. gén. des sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 425.

    Rem. Fém. pour QUILLET 1965.
    PRONONC. ET ORTH. : [astat]. Lar. encyclop. et QUILLET 1965 enregistrent astate ou astatine.
    ÉTYMOL. ET HIST.
    I.
     1808 masc. plur. entomol. (BOISTE).

    II. 1956 masc. chim. (UV.-CHAPMAN).
    I empr. au gr.  « instable » (en raison de la mobilité de ces insectes dans le sable. PRIVAT-FOC.) par l'intermédiaire du lat. sc. astatus; la dénomination de ce genre a été étudiée par Latreille en 1796 d'apr. NEAVE,Nomenclator zoologicus. II prob. formé du gr.  « id. » d'apr. l'angl. astatine « id. » (UV.-CHAPMAN), élément obtenu synthétiquement en 1940 par Carson, Mac Kenzie et Segrè à l'Université de Californie (CHARLES) et ne possédant aucun isotope stable.
     
    BBG.  CHARLES 1960.  DUVAL 1959.  GALIANA Déc. sc. 1968.  GRAND. 1962.  PAMART (P.). De l'Alchimie à la chimie. Vie Lang. 1969, p. 142.  PRIVAT-FOC. 1870.  Sc. 1962.  Théol. cath. t. 1, 2 1909.  UV.-CHAPMAN 1956.
     
     
    (un lien précieux à conserver)
     

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  • Trouvé sur http://www.france-pittoresque.com/spip.php?article12625

    Cuistre

    Personne pédante, vaniteuse de son savoir

     

    Cuistre, qui est aujourd’hui un terme de mépris et d’injure, a été longtemps un titre d’office ecclésiastique très honorable : toute la différence est qu’on écrivait coustre. Lescoustres de l’église de Saint-Quentin avaient le privilège de porter la mitre lors de leur première entrée dans l’église. Guillaume de Sainte-Maure, coustre de Saint-Quentin, fut chancelier de France sous Philippe IV. Les coustres, qu’on appelait en quelques lieuxcustodes, étaient préposés à la garde et surveillance de tout ce qui intéressait l’église. « Cette dignité, dit Piganiol de la Force, fut supprimée (à Saint-Quentin), et réunie au corps du chapitre en 1485. »

     

    L’étymologie de ce nom est manifeste : coustre est la transformation de custor, employé au Moyen Age pour custos, à l’imitation des Latins, qui disaient indifféremment arbor et arbos,honor et honos. Dans cette basse latinité, on avait fait de custodia custoderia, et decustoderia, par syncope, cuistria : « officium cuistriae. » Du Cange en cite des exemples du XIIe siècle. Ainsi cuistrecuistrerie ne signifient étymologiquement autre chose que gardien, garde.

     

    Coustre est la forme plus ancienne, cuistre est la forme plus moderne. Le mot allemandküster, qui est aussi un nom propre, signifie un sacristain, celui qui prend soin des vêtements ecclésiastiques, de l’ornement de l’église, etc. Seulement les Allemands n’ont jamais eu l’idée de transformer cette appellation en insulte.

     

    Il y avait des coustres de toute sorte : le coustre de l’autel, le coustre du chœur, celui de la croix, etc. On en peut voir le dénombrement dans Du Cange, au mot Custos. N’omettons pas de mentionner le coustre des petits enfants (custos puerorum infantium), c’est-à-dire le gardien ou gouverneur des oblats du monastère. C’est de là, selon toute apparence, que cette dénomination de coustre ou cuistre a passé dans les collèges.

     

    pour lire plus, cliquez sur le lien ci-après : http://www.france-pittoresque.com/spip.php?article12625


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