• D'où vient le mot "basse-cour"?

    Basse-cour

    Le terme basse-cour (ou basse cour, selon la signification) a plusieurs sens, selon l'époque :

    La basse-cour à l'intérieur d'un château fort.

    Au sens propre et agricole, le terme basse-cour désigne l'élevage de petits animaux (poule, lapin, canard, etc.) dans la cour attenante à une habitation à la campagne.

    Au sens figuré, le terme basse-cour désignant la zone basse, donc inférieure, d'un lieu et, par métonymie, les personnes situées en bas (de la hiérarchie par exemple).

     

    lire plus sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Basse-cour


    votre commentaire
  •  

    Souci : trois genres de soucis, mais un seul souci !

    Un souci, des soucis. Et l’occasion d’un petit rappel sur l’histoire de la langue où le souci amoureux pouvait primer...Aujourd’hui, se soucier signifie « s’inquiéter, se mettre en peine de quelque chose, prendre intérêt à quelque chose » (Académie 1932-).

     

    Il y a souci et souci. En fait, il y a au moins trois genres de soucis (sans compter les nôtres) : le mot dérivé du verbe soucier, la fleur (homophone ayant une étymologie différente du précédent) et un papillon dit « soufré orange ».

    Mais si vous n’avez qu’un souci, n’en faites pas un pluriel inconsidéré. On rencontre hélas ! régulièrement la graphie erronée « un °soucis » (ce dont nous devrions évidemment nous soucier).

     De « se soucier » à « souci »

    Le verbe soucier a une ascendance en latin populaire qui en fait un cousin de solliciter. C’était d’abord (vers 1270) causer de l’inquiétude à quelqu’un. La forme pronominale, se soucier était donc l’équivalent de se tourmenter(s’inquiéter soi-même). Ce sens a disparu, mais se soucier de..., au sens de « prendre intérêt à quelque chose » était connu. À la Renaissance, l’expression a été utilisée « dans un contexte négatif ou restrictif », nous précise encore le très précieux Robert historique. Des expression comme s’en soucier comme de l’an quarante, de sa première chemise, comme d’une guigne sont attestées entre 1791 et le début du XXe siècle.

    Se soucier de quelqu’un signifiait au XVIIe siècle l’aimer. C’était joli, mais c’est sorti de l’usage. Il en est de même du verbe dérivé s’insoucier, connu encore au début du XIXe siècle, dont nous n’avons gardé qu’insouciant et insouciance... alors que la souciance (inquiétude), attestée en 1798, s’est évaporée. Mais on peut toujours se soucier de quelque chose.

    Le nom souci « désigne l’état de l’esprit absorbé par un objet et que cette préoccupation inquiète au trouble », indique le Robert historique qui précise que ; jusqu’au XVIIe siècle, c’était avec le sens de « préoccupation amoureuse » (on retrouve la cohérence, alors, avec se soucier de quelqu’un). Mais le mot désignait aussi, parallèlement, une inquiétude causée par les dangers ou les difficultés (vers 1260). De là nous vient se faire du souci pour quelqu’un.

    Le mot désignait aussi l’intérêt pour quelque chose (ou son absence) : le moindre (plus petit) de mes soucis, le cadet(et non l’aîné) de mes soucis, le dernier de mes soucis.

    Soucieux, avec plus de chance que d’autres dérivés, comme insouci, insoucieusement, est encore dans l’usage.

     Pas de souci ? Comment dire...

    Comme équivalent de Pas de problème !, on trouve Pas de souci !. Parfois, on peut dire J’ai un souci, j’ai des soucis comme on dit J’ai un problème, j’ai des problèmes. Le singulier peut avoir une valeur générale ; le pluriel peut avoir une valeur singulière.

    J’ai un souci, j’ai des soucis > je n’ai pas de souci/soucis. Il n’y a pas de souci(s). L’expression n’est pas des plus élégantes si elle est dans l’usage. Mais elle est d’un usage familier, relâché même.

    Comme les expressions en vogue, Y a pas de souci, après avoir été à la mode se démodera peut-être. Certes, personne ne peut savoir comment la langue évoluera sur le moyen ou le long terme, et les conversations courantes sont ce qu’elles sont. En revanche, dans un usage « soutenu » ou « surveillé », il vaut mieux en rester aux problèmes et aux difficultés... surtout s’il n’y en a pas ou plus.

    Et, en règle générale, cherchez plutôt à cultiver les soucis qui fleurissent que les soucis qui ennuient !

    Lien : Souci (Trésor de la langue française informatisé)

    source : http://www.langue-fr.net/spip.php?article318


    votre commentaire
  •  La petite glaneuse. Peinture de Christophe Degeorge (premier quart du XIXe siècle)
     
    Glaner, glaneur, glanure
    (Source : Académie française)
     
     
    Le verbe Glaner signifie « ramasser les épis de blé restés sur le champ après la moisson ». L’origine de ce verbe a longtemps fait débat.

    Jean Nicot écrit dans son Thresor de la langue françoise : « Aucuns estiment qu’il vient de ce mot latin, Glans, glandis, Parce que jadis le froment n’étant pas en usage, on vivoit de gland & que glaner est comme si on disoit Glander ou Glandéer, amasser du gland. » Mais il est aujourd’hui admis que ce verbe est issu d’un radical gaulois *glenn-, « cueillir ».

    Le glanage est une activité très ancienne. Sa pratique suppose de la part de ceux qui possèdent les terres une forme d’assistance envers les plus démunis. Aussi fut-elle, dès les temps les plus anciens, réglementée. On lit ainsi dans le Lévitique (19, 9 et 10) : « Tu ne glaneras pas ta moisson. Tu ne grappilleras pas ta vigne. Tu les abandonneras au pauvre et à l’étranger. » Et dans le Deutéronome (24, 19) : « Lorsque tu feras la moisson dans ton champ, si tu oublies une gerbe, ne reviens pas la chercher. Elle sera pour l’étranger, l’orphelin et la veuve. »

     

    Dans le haut Moyen Âge, la loi salique organisera, elle aussi, le glanage. On y lit : « Si quelqu’un a glané dans la moisson sur pied d’autrui, il sera condamné à 600 deniers. » Ce montant est important, il correspond en effet à l’amende dont on devait s’acquitter pour le meurtre d’une esclave dont on n’était pas propriétaire.

    Des coutumes locales ont aussi régi cette activité, en précisant que le glanage devait s’effectuer en plein jour, qu’il était interdit pendant les fêtes religieuses ou le repos dominical, sous peine d’amende.

    Le glanage sera de nouveau codifié par un édit d’Henri II, du 2 novembre 1554, qui s’ouvre par cette déclaration liminaire rappelant le Lévitique : « Combien que par les degrez de charité, l’homme ne puisse moins faire pour son prochain que de luy estre liberal de ce qui ne lui profite point et qui pourrait un peu profiter à autrui. » Le texte fait également obligation aux personnes valides, hommes ou femmes, de s’engager comme moissonneurs et leur interdit de glaner : « Ce que permettons, dit le texte, aux gens vieux, debilitez de membres, aux petits enfants ou aux autres personnes qui n’ont pouvoir ni force de scier. Les désobéissans et contrevenans à cetteordonnance, est-il écrit dans la conclusion, seront punis comme larrons. »

    L’édit ne mentionne pas explicitement les glaneuses. Cet oubli sera rattrapé par Le Grand Vocabulaire françois (1770), où l’on peut lire : « Ce sont ordinairement des femmes qui vont glaner les champs. » Ce point est confirmé par l’iconographie. Il n’est que de songer aux célèbres Glaneuses de François Millet, mais aussi au Rappel des glaneuses, de Jules Breton, ou aux Glaneuses de Chambaudoin, d’Edmond Hédouin. C’est également une glaneuse qu’évoque Victor Hugo dans Booz endormi : « Ce vieillard possédait des champs de blés et d’orge / […] Sa gerbe n’était point avare ni haineuse / Quand il voyait passer quelque pauvre glaneuse : / Laissez tomber exprès des épis, disait-il. »

    Rappelons que, comme de nombreux autres verbes liés à la cueillette ou au ramassage, les mots de la famille de glaner ont quitté les champs pour s’étendre à des termes abstraits ; c’est aussi le cas pour grappillage, qui a d’abord désigné le fait d’aller ramasser les grappes restées sur la vigne après la vendange. On glane des renseignements, on grappille quelques connaissances au fil de ses lectures, on recueille des informations.

    Les glaneuses. Peinture de Charles Le Blanc Bellevaux (dernier quart du XIXe siècle)
    Les glaneuses. Peinture de Charles Le Blanc Bellevaux (dernier quart du XIXe siècle)

     

    Ainsi La Bruyère écrit : « L’on ne fait que glaner après les anciens et les habiles d’entre les modernes. » Et Voltaire : « Les anecdotes sont un champ réservé où l’on glane après la vaste moisson de l’histoire. » De même, si la glanure désigne d’abord ce que l’on glane dans les champs, elle désigne aussi des notes et documents courts, glanés sur divers sujets. Ceux-ci peuvent ensuite être mis en gerbe dans un ouvrage ; c’est ce que fit Littré en publiant en 1880 ses « Études et glanures pour faire suite à l’Histoire de la langue française ».

    Notons pour conclure que cette activité, qui semblait sortie d’usage, se pratique de nouveau de nos jours, tant dans les champs que sur les marchés, et on rencontre maintenant le syntagme glaneur urbain. Agnès Varda en a fait naguère un film, Les Glaneurs et la Glaneuse, dans lequel on retrouve le sens concret et le sens figuré de glaneur.

     

    source : https://www.france-pittoresque.com/spip.php?article14787


    votre commentaire
  •  

    Expressions d'un Autre Temps, vraiment ?  

     

    > 1. Tu es fagoté comme un as de pique.

    > 2. Tu risques de te casser la margoulette !

    > 3. Ne te monte pas le bourrichon !

    > 4. T'es pas en sucre !

    > 5. On va pas attendre jusqu'à la Saint-glinglin quand même ?

    > 6. Il n'y a pas le feu au lac !

    > 7. C'est kif-kif bourricot !

    > 8. Je vais aller faire les commissions.

    > 9. Ça ne tombera pas plus bas !

    > 10. Il n'y a pas de petites économies.

    > 11. On n'est pas sortis de l'auberge.

    > 12. N'en fais pas tout un fromage !

    > 13. Regarder une page de réclame.

    > 14. Ne mets pas la charrue avant les boeufs.

    > 15. Il a pris la poudre d'escampette.

    > 16. Il est beurré comme un Petit Lu !

    > 17. Elle a vu le loup !

    > 18. Faire une tête de six pieds de long.

    > 19. On n'est pas aux pièces.

    > 20. Ça ne fait pas un pli.

    > 21. Tu files un mauvais coton.

    > 22. Brûler la chandelle par les deux bouts.

    > 23. Je t'ai payé rubis sur l’ongle.

    > 24. À la bonne franquette.

    > 25. Parlons peu mais parlons bien.

    > 26. Faut pas pousser Mémé dans les orties.

    > 27. Cela ne fait ni une ni deux.

    > 28. Péter plus haut que son cul.

    > 29. Pas la peine de chercher midi à 14h.

    > 30. Il a une descente que j'aimerais pas remonter à vélo.

     

    MOI JE LES UTILISE ENCORE.....

     

    Et vous ?


    votre commentaire
  • « Vider son sac » et autres expressions juridiques

    On les emploie communément sans savoir d’où elles viennent. Ces expressions sont nées dans les salles d’audience et racontent, à leur façon, l’histoire de la justice. 

    Rester sur le carreau 

    Flickr/RemiJDN/CC

    Le carreau et le parquet de la première Chambre civile du Tribunal de Grande Instance de Paris. Flickr/RemiJDN/CC

    Sous l’Ancien Régime, l’accès aux chambres d’audience est contrôlé par des huissiers. Ils en ouvrent les battants, ou au contraire maintiennent les « huis clos », c’est à dire les portes closes. Une fois dans le prétoire, les huissiers supervisent l’accès au « parquet », le sol boisé réservé à la cour. Ceux qui ne sont pas autorisés à s’y asseoir doivent demeurer sur le sol pavé, carrelé de la salle. Ils restent sur le carreau.

    Aujourd’hui, l’expression a perdu son sens judiciaire, mais l’idée de mise à l’écart, de délaissement, y est toujours associée.

     

    A tour de rôle 

    Flickr/Gotama2.0/CC

    Rouleaux de parchemin. Flickr/Gotama2.0/CC

    Au temps de la monarchie, la justice est une affaire royale. Et, quand sa majesté rend justice, nombreux sont les sujets qui se pressent pour être entendus. Afin d’éviter la cohue, les demandes en justice doivent être inscrites sur un rouleau de parchemin, appelé « rôle ». C’est le rôle qui détermine l’ordre de passage : les plaideurs sont introduits devant le Roi dans l’ordre d’inscription, à mesure que le rôle est déroulé, « à tour de rôle».

    Les rouleaux de parchemin ont disparu depuis longtemps des tribunaux de justice, remplacés par des chemises en carton et des systèmes informatiques. Plus question donc de dérouler un rôle. L’expression, elle, a survécu, et désigne toujours l’idée d’ordre de passage.

     

    Etre sur la sellette 

    L'accusé est sur la sellette. (Source: Le Cercle du Barreau )

    L’accusé est sur la sellette. (Source: Le Cercle du Barreau )

    Mal à l’aise, le prévenu se trémousse. Il baisse les yeux, tord ses mains avec angoisse. Il reste d’une immobilité de pierre, ou tente au contraire de trouver une assise plus confortable. Vaine tentative, car le siège sur lequel on l’a fait asseoir est volontairement inconfortable. Il est, littéralement, sur la sellette, petit siège de bois réservé aux prévenus. Particulièrement inconfortable et basse, la sellette est humiliante. Assis plus bas que les juges, l’accusé est en position d’infériorité alors qu’on l’interroge.

    « Asseyons sur la sellette celui qui se plaçait sur un trône », déclara Robespierre lors de la mise en accusation de Louis XVI. La sellette avait pourtant été abolie en 1788, mais l’idée d’humiliation y restait associée.

    Disparue des prétoires, l’expression a pris un tour métaphorique : être sur la sellette, c’est être dans une situation inconfortable, risquée. Mettre quelqu’un sur la sellette, c’est l’interroger d’une manière insistante, comme le ferait un juge.

     

    L’affaire est dans le sac

    Ces sacs-là n'ont pas encore été vidés. Photo: Archives Nationales.

    Sacs de procédure en jute. Photo: Archives Nationales.

    Si l’affaire est aujourd’hui dans le sac, c’est grâce aux cours de justice de l’Ancien Régime. A une époque où les documents étaient écrits sur des rouleaux de papier, ils étaient conservés dans des sacs de jute. Tant que l’affaire était en cours, les sacs étaient accrochés au mur, et on disait que l’affaire était pendante.

    Une fois l’affaire jugée, les différentes pièces du procès étaient glissées dans l’un de ces sacs pour être archivées. Le juge pouvait alors déclarer « l’affaire est dans le sac » pour signifier que le procès était classé et qu’on n’y reviendrait plus.

    Quelques siècles et abus de langage plus tard, le tour est joué : voilà l’expression passée dans le langage commun pour désigner une entreprise dont l’issue ne fait plus de doute.

     

    Vider son sac

    Archives Nationales

    Photo: Archives Nationales

    Si, de nos jours, c’est l’accusé qu’on pousse à vider son sac, autrefois c’était son avocat qui devait se prêter à l’exercice. Au sens littéral.

    Comme la précédente, cette expression provient des sacs de jute conservant les documents d’une affaire. Au moment de prendre la parole, il sortait les documents nécessaires à sa plaidoirie de ces sacs de procédure afin de fournir les pièces requises pour défendre son client.

    De nos jours, lorsqu’on vide son sac, que l’on soit prévenu ou non, on avoue une chose cachée, on dit ce que l’on pense sans détour. Au risque de blesser, ou de se faire du tort à soi-même.

     

    Cet article a été publié sur le blog Allées de justice avec la collaboration de Phalène Baudin de la Valette 

    source : http://emiliennemalfatto.blog.lemonde.fr/2013/02/05/vider-son-sac-et-autres-expressions-juridiques/


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique