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    Vieux outils

    Titre

     

    Il y avait une fois, il y a bien longtemps de cela, dans un petit village nordique, un atelier de charpentier. Un jour que le Maître était absent, les outils se réunissent en grand conseil sur l’établi. Les conciliabules furent longs et animés, ils furent même véhéments. Il s’agissait d’exclure de la communauté des outils un certain nombre de membres.

    L’un prit la parole : « Il nous faut, dit-il, exclure notre sœur la scie car elle mord et elle grince des dents. Elle a le caractère le plus grincheux du monde ».

    Un autre dit : « Nous ne pouvons conserver parmi nous notre frère le rabot qui a un caractère tranchant et qui épluche tout ce qu’il touche ».

    « Quant au frère marteau, dit un troisième, je lui trouve un caractère assommant et tapageur. Il cogne toujours et nous tape sur les nerfs. Excluons-le ».

    « Et les clous ? Peut-on vivre avec des gens qui ont un caractère aussi pointu ? Qu’ils s’en aillent ! Et qu’on chasse le papier de verre dont il semble que la raison d’être dans cet atelier soit de toujours froisser ».

    Ainsi discouraient en grand tumulte les ouvriers du charpentier. Tout le monde parlait à la fois. L’histoire ne dit pas si c’était le marteau qui accusait la scie, et le rabot la lime, mais il est probable que c’était ainsi car, à la fin de la séance, tout le monde était exclu.

    La réunion bruyante prit fin subitement par l’entrée du charpentier dans l’atelier. On se tut lorsqu’on le vit s’approcher de l’établi. Il saisit une planche et la scia avec la scie qui grince, la rabota avec le frère rabot au ton tranchant qui épluche tout ce qu’il touche. Le frère ciseau qui blesse cruellement, notre sœur la râpe au langage rude, le frère papier de verre qui froisse … tous entrèrent successivement en action. Le charpentier prit alors nos frères les clous au caractère pointu et le marteau qui cogne et fait du tapage. Il se servit de tous ses outils au méchant caractère pour fabriquer un berceau, pour accueillir l’enfant à naître, pour accueillir la vie.

    Auteur inconnu

     

    source : http://legrenierdebibiane.com/trouvailles/textes/sommaire.html

     

     

     


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    La Martre

     

    La légende de la Martre est inhabituelle car la plupart des légendes des Anishinabes qui se rapportent à cette constellation en parlent comme d'un grand ours. La martre est un petit animal de la taille d'un renard et parent de la belette.

    La Martre était une grande chasseresse. Elle vivait dans le monde de l'hiver avec les humains, les oiseaux et d'autres animaux. L'hiver était souvent si rigoureux qu'ils manquaient de nourriture.

    Les Anishinabes, du centre de l'Amérique du Nord, disent que de nombreux animaux mouraient de froid et de faim pendant l'hiver. Un jour, la Martre décida que leur seul espoir était d'aller dans le monde de l'été et d'en rapporter le temps chaud. Mais les villageois et les animaux du monde de l'été ne voulaient pas partager leur bien. La Martre convoqua donc tous les animaux et les oiseaux de l'hiver pour discuter de ce qu'il fallait faire. Le Rat musqué, qui vivait entre les deux saisons, était le seul à savoir que l'été était caché dans une île lointaine. Au centre de cette île, il y avait une cabane, et sur un mur de cette cabane était accroché le sac de l'été. Personne de pouvait s'en approcher car il était jalousement gardé par la Grue et la Grenouille. Même lorsque toutes les créatures de l'été partaient à la chasse, ces deux gardes restaient toujours derrière pour surveiller le sac. Dès que quelque chose s'approchait de l'île, tous les chasseurs sautaient dans leurs canots pour aller voir ce que c'était. Il serait très difficile pour les animaux de l'hiver d'obtenir le sac de l'été.

    Un plan fut élaboré, et vint le temps où la Martre et ses amis devaient passer à l'action. Le Hibou vola vers la cabane où la Grue et la Grenouille gardaient leur précieux trésor. Il se posa à terre et regarda à l'intérieur pour voir où le sac était accroché. Ensuite, le Rat musqué fut envoyé pour gruger les pagaies des chasseurs jusqu'au point de rupture. Le meilleur nageur de tous les animaux à longues pattes, le Caribou, commença à nager vers l'île. Dès que les chasseurs l'aperçurent, ils sautèrent dans leurs canots et pagayèrent vers lui. Le Caribou nagea le plus vite possible en s'éloignant de l'île jusqu'à ce que les pagaies se brisent et que les chasseurs soient en rade sur l'eau. Le Caribou revint alors par derrière dans la cabane et prit la Grenouille et la Grue par surprise. Il s'empara rapidement du sac et courut jusqu'à ce qu'il retrouve les animaux de l'hiver. Ils se relayèrent pour porter le sac secret de l'été dans leur monde. Lorsque les animaux de l'été eurent enfin dérivé vers la rive, ils se mirent à suivre la trace des aminaux de l'hiver afin de récupérer le sac secret de l'été. Ils finirent par voir la Martre qui portait le sac. La Martre alla vers les arbres pour échapper aux animaux de l'été mais elle ne put pas grimper assez haut pour éviter les flèches des chasseurs, et l'une d'elles finit par l'atteindre.

    La flèche emporta la Martre dans le ciel sombre du nord, et avec elle le sac secret de l'été. Depuis lors, les animaux de l'été et ceux de l'hiver se sont entendus pour partager les saisons de manière à ce que chacun ait six mois d'hiver et six mois d'été.

    Le Créateur savait que la Martre voulait protéger ses amis contre la famine et la mort. Il empêcha donc la Martre de retomber sur la Terre et la plaça parmi les étoiles. Chaque année, la Martre traverse le ciel. Lorsque la flèche la touche, elle roule sur le dos dans le ciel d'hiver. Lorsque l'hiver est presque terminé, elle se remet sur ses pieds et recommence à donner du temps chaud sur la Terre.

    De tels enseignements nous rappellent que la survie et le bien-être harmonieux de toute la création dépend du partage et du respect des Nobles Lois de la Nature.

     

     

    Source: Légende Anishinabes...www.lespasseurs.com

    source : http://lespasseurs.com/La_Martre.htm


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    Le petit garçon et le routier

     

     

     

    Titre : Le petit garçon et le routier


    Année : 1977

     

    source : http://www.bide-et-musique.com/song/4714.html

     

     

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    Paroles

    Je ne crois pas qu'on se connaisse, vous et moi. Mais je suis à peu près certains qu'on a bien du se rencontrer. Quelque part sur la route, dans un pays quelconque, vous au volant de votre voiture, 
    moi dans la cabine de mon semi-remorque. Oui je suis routier, routier international. J'aime l'aventure et j'ai roulé ma bosse au quatre coins du monde. J'en ai passé des frontières, et bouffé des kilomètres de poussières, de boue ou de neige

    À cette époque-là, je faisais la ligne sur les routes de Californie. C'est là que m'est arrivée cette étrange histoire. Je venais de loin, je conduisais depuis trop longtemps, et la fatigue commençait de se faire sentir. J'hésitais à réveiller le copain qui dormait dans la couchette. Pour me tenir compagnie, j'avais branché le radio-téléphone de bord, le mobilophone comme on l'appelle aux États-Unis. C'est un appareil qui nous permet, à nous autres les routiers, de garder le contact et de nous entraider en cas de coup dur.

    Je venais à peine d'enclencher le canal 27 de la CBR, qui est notre fréquence habituelle, lorsque j'entendis, à travers la friture des ondes courtes une petite voix lointaine qui parlait. Une petite voix d'enfant qui appelait.
    « - Allô, Allô, les routiers, ici Teddy, Teddy Bear, m'entendez-vous ? Ici Teddy, répondez-moi. »
    Je basculai l'inverseur sur émission et questionnai à mon tour.
    « - Allô, Allô Teddy, ici la route. D'où appelles-tu ? Que veux-tu ? »
    La voix du gamin répondit, un peu plus proche.
    « - Ici Teddy, j'appelle les routiers.
    - Je t'entends, Teddy. Que veux-tu ?» 

    « - Je suis tout seul, je m'ennuie, et je voudrais parler un peu avec vous. Je vous appelle avec le radio-téléphone de mon papa. Cet été nous avons eu un très grave accident, et je suis toujours dans mon lit. Le docteur dit que je pourrais remarcher un jour, mais que ce sera sûrement très long. J'habite une maison tout près de l'autoroute. Je suis souvent seul le soir, car maman est serveuse dans un hôtel, pour nous faire vivre. J'ai perdu mon papa dans l'accident qui a détruit son camion et qui m'a cloué au lit. Il m'emmenait de temps en temps pour des petites courses. Et maintenant il ne vient plus jamais de routiers par ici. Alors j'essaye de vous accrocher avec le radio-téléphone qui nous reste, pour vous parler un petit peu, quand vous passez sur l'autoroute. »

    Je ne suis pas une fillette, mais il me sembla soudain que mes yeux se brouillaient, que j'y voyais moins bien. J'arrêtais le moteur au premier embranchement venu, et je sortis ma carte.
    « - Dis-moi, Teddy, où habites-tu exactement ? »
    Le petit me situa sa maison. J'avais de l'avance sur l'horaire, je remis en marche et je sortis de l'autoroute. Bien que j'aie foncé pour arriver chez lui, je n'étais pourtant pas le premier.
    Bon sang, six énormes bahuts m'y attendaient. Six copains avaient entendu notre conversation et m'avaient devancé, d'autres arrivaient encore. Je réveillais mon coéquipier qui n'en croyait pas ses yeux. On est tous entré, on a sorti Teddy de son petit lit, et se fut vraiment la fête. Chacun voulait le porter, l'asseoir derrière son volant, le cajoler. Le gosse rayonnait. On lui donna un tas de bricoles qu'on avait dans nos cabines, et puis il fallut bien penser à repartir.

    Je le remis dans son lit, après l'avoir embrassé une dernière fois. Je grimpais sur mon siége et je tirais le démarreur. J'ai vu plus d'un dur qui détournaient la tête. On lui promit que chaque fois que l'on passerait sur l'autoroute, on klaxonnerait d'une certaine manière afin qu'il nous entende. On se quitta enfin

    Je n'avais pas fait trois kilomètres que le mobilophone crépitait à nouveau. C'était une autre voix, une voix émue de femme et elle disait :
    « - Allô les routiers, ici la maman de Teddy, merci les gars, vous êtes, vous êtes de braves types. Bonne route et que Dieu vous protége.
    Je n'ai pas pu répondre un seul mot, j'ai coupé le radio-téléphone et alors seulement j'ai chialé, oui. Chialé comme un vrai môme. 

    Transcripteur : corbo_rouge
    Paroles en attente d'une autorisation des ayants droit.
    Nous nous engageons à en retirer l'affichage en cas de demande de leur part.

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  • Érable (L’) : arbre au coeur de
    croyances et de contes mythiques
    (D’après « La mythologie des plantes
    ou les légendes du règne végétal », paru en 1882)
    Publié / Mis à jour le SAMEDI 7 JUILLET 2018, par LA RÉDACTION
     
     

     
     
    Grandement apprécié jadis en Alsace pour ses vertus, l’érable occupe une place particulière dans un conte au sein duquel on retrouve nombre de récits et figures mythiques, cet arbre y jouant un rôle à la fois funéraire et générateur attribué, entre autres, au cornouiller, au cèdre, au cyprès

     

    Autrefois, en Alsace, on attribuait à la chauve-souris la propriété de faire avorter les œufs de cigogne ; dès qu’elle les avait touchés, ils étaient frappés de stérilité. Pour s’en préserver, la cigogne plaçait dans son nid quelques rameaux d’érable, et la seule puissance de cet arbre redouté en interdisait l’entrée au vespertilio. On plaçait aussi des branches d’érable au-dessus de l’entrée des maisons que l’on voulait soustraire aux visites de la chauve-souris (Gérard, Les Mammifères de l’Alsace, cité par Rolland, Faune populaire de la France).

    Il existe, au sujet de l’érable, un conte hongrois d’un intérêt saisissant, et qui a donné lieu à un joli poème de l’écrivain Michel Tompa (1817-1868). Quoique incomplet, ce conte contient une série de détails curieux, grâce auxquels il nous est permis d’établir un rapport plus évident, non pas seulement analogique, mais généalogique, entre les contes et mythes suivants : légende du roi Lear, conte de la Belle et la Bête ; contes bibliques de Caïn et Abel, et de Joseph vendu par ses frères ; légende de Romulus et Rémus ; conte du roseau et de la colombe ; légende indienne de Çakuntala ; conte de Polydore changé en cornouiller ; des deux frères se querellant pour une plume de paon ; mythe d’Orphée ; conte de la flûte magique ; conte estonien des fraises ; conte piémontais des bottines rouges.

    Ces différents détails qui s’entrelacent s’expliquent par leur origine mythique commune.

     

    Voici donc le conte hongrois de l’Érable :

    Un roi avait trois filles. La plus jeune des trois était blonde, d’une beauté et d’une bonté incomparables (Cordélia). Un jeune pâtre qui paissait son troupeau sur la prairie du château jouait tous les soirs de la flûte (Orphée), et la jeune princesse l’écoutait (Eurydice). Une nuit, le roi, la princesse et le pâtre eurent un mauvais songe : le roi vit en songe que sa couronne avait perdu ses diamants ; la jeune princesse qu’elle avait visité le tombeau de sa mère et qu’elle n’en était point revenue ; le pâtre que deux bêtes fauves avaient dévoré le plus bel agneau de son troupeau (histoire de Joseph).

    Après ce songe, le roi appela ses trois filles et leur annonça que la première des trois qui reviendrait à lui avec un panier de fraises (conte estonien des fraises) serait sa fille bien-aimée qui hériterait de lui sa couronne et ses sept royaumes (Roi Lear). Les trois filles s’en allèrent de suite à la recherche des fraises, et se rendirent à une colline verdoyante. L’aînée des trois filles jeta ce cri : « Panier, remplis-toi, pour que je puisse recevoir la couronne de mon père. » Le panier resta vide. La seconde fille, à son tour, reprit : « Panier, remplis-toi pour que je puisse recevoir les sept royaumes de mon père. » Le panier resta vide. 

    Après que les deux sœurs aux cheveux noirs (les deux moitiés de la nuit) eurent ainsi parlé, la cadette aux cheveux blonds (l’aurore, appelée dans le Rigvedala la fille du ciel) dit avec tendresse : « Panier, remplis-toi, pour que je puisse devenir la fille bien-aimée de mon père. » A l’instant même, son panier se remplit de fraises. A cette vue, les deux sœurs envieuses, craignant de perdre la couronne royale et l’héritage paternel (Caïn), ôtèrent la vie à leur sœur cadette, et, l’ayant ensevelie sous un vieil érable, brisèrent le panier en se partageant entre elles les fraises.

    Revenues chez leur père, elles lui annoncèrent que leur sœur, s’étant trop avancée dans la forêt, avait été dévorée par une bête fauve (Joseph). Le père, à cette nouvelle, se couvrit la tête de cendres (Jacob) et cria : « Malheur ! J’ai perdu le diamant le plus précieux de ma couronne. » Le pâtre, à l’approche de la nouvelle lune, essaya de mettre la flûte à sa bouche pour en tirer des sons ; mais la flûte devint muette. En effet, pourquoi la flûte jouerait-elle encore, puisque la jeune princesse n’est plus là pour l’écouter ? puisque la bête fauve a dévoré le plus bel agneau de son troupeau ?

    Sur la pente de la colline verdoyante, du tronc du vieil érable, à l’arrivée de la troisième nuit, on vit sortir une nouvelle pousse, à l’endroit même où la jeune princesse avait été ensevelie. En passant par là, le pâtre vit la nouvelle pousse de l’érable et eut grande envie de s’en faire une nouvelle flûte. Dès qu’il eut approché cette flûte de ses lèvres (conte de Çakuntala, conte de Polydore, conte toscan du faux cornouiller, la flûte magique), la flûte enchantée chanta ainsi : « Joue, joue, mon cher ; autrefois, j’étais la fille d’un roi ; maintenant, je suis une pousse d’érable ; une flûte faite avec une pousse d’érable. »

    Le pâtre apporta alors sa flûte au roi. Le roi, à son tour, l’approcha de ses lèvres, et la flûte reprit : « Joue, joue, mon père ; autrefois, j’étais la fille d’un roi ; maintenant, je suis une pousse d’érable, une flûte faite avec une pousse d’érable. » Les deux sœurs méchantes approchèrent, elles aussi, de leurs lèvres, la flûte magique, et l’instrument chanta ainsi : « Joue, joue, mon meurtrier ; autrefois, j’étais la fille d’un roi ; maintenant, je suis une pousse d’érable, une flûte faite avec une pousse d’érable. » Alors le roi, ayant maudit les deux filles, elles furent chassées très loin du château.

    On devine ici que le conte est inachevé. Les détails analogues que nous connaissons par d’autres contes ajoutent la résurrection du jeune homme ou de la jeune fille que le frère ou la sœur avait tué par envie.

    source: https://www.france-pittoresque.com/spip.php?article12493


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    Le diamant et la goutte de rosée

    Un beau diamant, qui avait autrefois brillé au doigt d’une princesse, gisait dans un pré, à côté de pissenlits et de pâquerettes. Juste au-dessus de lui, brillait une goutte de rosée qui s’accrochait timidement à un brin d’herbe.
    Tout en haut, le brillant soleil du matin dardait ses rayons sur tous les deux, et les faisait étinceler.
    La modeste goutte de rosée regardait le diamant, mais sans oser s’adresser à une personne d’aussi noble origine.
    Un gros scarabée, en promenade à travers les champs aperçut le diamant et reconnut en lui quelque haut personnage.
    – Seigneur, dit-il en faisant une grande révérence, permettez à votre humble serviteur de vous offrir ses hommages.
    – Merci, répondit le diamant avec hauteur.
    En relevant la tête, le scarabée aperçut la goutte de rosée.
    – Une de vos parentes, je présume, monseigneur ? demanda-t-il avec affabilité en dirigeant une de ses antennes vers la goutte de rosée.
    Le diamant partit d’un éclat de rire méprisant.
    – Quelle absurdité ! déclara-t-il. Mais qu’attendre d’un grossier scarabée ? Passez votre chemin, monsieur. Me mettre, moi, sur le même rang, dans la même famille qu’un être vulgaire, sans valeur et le diamant s’esclaffait.
    – Mais, monseigneur, il me semblait… sa beauté n’est-elle pas égale à la vôtre ? balbutia timidement le scarabée déconfit.
    – Beauté, vraiment ? Imitation, vous voulez dire. En vérité, l’imitation est la plus sincère des flatteries, il y a quelque satisfaction à se le rappeler. Mais cette beauté factice même est ridicule si elle n’est pas accompagnée de la durée. Bateau sans rames, voiture sans chevaux, puits sans eau, voilà ce que c’est que la beauté sans la fortune. Aucune valeur réelle là où il n’y a ni rang ni richesse. Combinez beauté, rang et richesse, et le monde sera à vos pieds. A présent, vous savez pourquoi on m’adore.
    Et le diamant lança de tels feux que le scarabée dut en détourner les yeux, pendant que la pauvre goutte de rosée se sentait à peine la force de vivre, tant elle était humiliée.
    Juste alors une alouette descendit comme une flèche, et vint donner du bec contre le diamant.
    – Ah! fit-elle désappointée, ce que je prenais pour une goutte d’eau n’est qu’un misérable diamant. Mon gosier est desséché, je vais mourir de soif.
    – En vérité ! Le monde ne s’en consolera jamais, ricana le diamant.
    Mais la goutte de rosée venait de prendre une soudaine et noble résolution.
    – Puis-je vous être utile, moi ? demanda-t-elle.
    L’alouette releva la tête.
    – Oh! ma précieuse amie, vous me sauverez la vie.
    – Venez, alors.
    Et la goutte de rosée glissa du brin d’herbe dans le gosier altéré de l’alouette.
    – Oh ! oh ! murmura le scarabée en reprenant sa promenade. Voilà une leçon que je n’oublierai pas. Le simple mérite vaut plus que le rang et la richesse sans modestie et sans dévouement; il ne peut y avoir aucune réelle beauté sans cela.

     

    source : https://tarotpsychologique.wordpress.com/category/divers/sagesses/contes/

     


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