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Par Partages le 24 Février 2021 à 08:01Varou : loup-garou normanddevant expier sa faute
sept années durant(D’après « Annales de Normandie », paru en 1952)Distinguant le loup-garou des récits féeriques victime d’une métamorphose dont il n’est pas l’auteur, du garou volontaire, sorcier ou magicien se transformant en animal malfaisant, la loi, entérinant cette croyance, condamna longtemps le second au bûcher, la Normandie usant spécifiquement du mot varou pour qualifier un être frappé de malédiction divine du fait d’un crime resté impuni parmi les hommes, soumis à une course nocturne pleine de désespoir mais n’attaquant personne
Du loup-garou, le folkloriste Stith Thompson (1885-1976), co-auteur de la classification internationale des contes, donne la définition suivante : « Une personne, un animal ou un objet change sa forme et apparaît sous un nouvel aspect et nous appelons cela transformation ; mais si l’être vivant meurt entre les deux états, nous avons la réincarnation. (...) Les mythologies de tous les peuples sont pleines de métamorphoses impliquant ou non la mort et le revenir (...) L’une des plus marquantes de ces croyances concerne le loup-garou, l’homme qui, périodiquement, tourne en un loup effrayant. Sous son aspect humain, le loup-garou est souvent aimable et bon, et le changement de forme a lieu involontairement. Étant loup, il combine l’esprit humain et la mémoire avec la cruauté et la voracité du loup ».
Victimes ou non, les loups-garous hantent l’esprit humain depuis l’antiquité la plus reculée. En effet, la transformation de l’homme en animal, et plus spécialement dans nos contrées en loup, a été signalée comme une chose courante et incontestable par des auteurs aussi divers qu’Hérodote, Apulée, Pline, Lucien ou Virgile, pour n’en citer que quelques-uns. À l’époque chrétienne, saint Augustin rapporte, comme un événement digne de foi, le mythe de Lycaon et de ses fils qui, s’étant nourris de chair humaine, furent changés en loups.
lire plus sur : https://www.france-pittoresque.com/spip.php?article15638
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Par Partages le 19 Décembre 2020 à 08:22Tour des Rats sur le Rhin :
légende évoquée par Victor Hugo(Extrait de « Le Rhin » (Victor Hugo), paru en 1842)De ses voyages sur le Rhin entrepris à la fin des années 1830, Victor Hugo rapporte un recueil publié en 1842 et intitulé : Le Rhin. C’est dans la lettre XX, cependant qu’il s’apprête à découvrir sur le terrain la célèbre Tour des Rats dont on lui a parlé dans son enfance, qu’il évoque la légende attachée à ce lugubre bâtiment et narrée pour le première fois par Belleforest — auteur d’une Cosmographie universelle parue en 1575 — puis souvent reprise depuis par plusieurs écrivains.
Dans mon enfance, écrit Victor Hugo, j’avais au-dessus de mon lit un petit tableau entouré d’un cadre noir que je ne sais quelle servante allemande avait accroché au mur. Il représentait une vieille tour isolée, moisie, délabrée, entourée d’eaux profondes et noires, qui la couvraient de vapeurs, et de montagnes qui la couvraient d’ombre. Le ciel de cette tour était morne et plein de nuées hideuses. Le soir, après avoir prié Dieu et avant de m’endormir, je regardais toujours ce tableau. La nuit je le revoyais dans mes rêves, et je l’y revoyais terrible. La tour grandissait, l’eau bouillonnait, un éclair tombait des nuées, le vent sifflait dans les montagnes et semblait par moments jeter des clameurs. Un jour, je demandai à la servante comment s’appelait cette tour. Elle me répondit, en faisant un signe le croix, la Maüsethurm.
Et puis elle me raconta une histoire. Qu’autrefois à Mayence, dans son pays, il y avait eu un méchant archevêque nommé Hatto, qui était aussi abbé de Fuld, prêtre avare, disait-elle, ouvrant plutôt la main pour bénir que pour donner. Que dans une année mauvaise il acheta tout le blé pour le revendre fort cher au peuple, car ce prêtre voulait être riche. Que la famine devint si grande, que les paysans mouraient de faim dans les villages du Rhin. Qu’alors le peuple s’assembla autour du burg de Mayence, pleurant et demandant du pain. Que l’archevêque refusa.
La Tour des Rats sur le Rhin Ici l’histoire devient horrible. Le peuple affamé ne se dispersait pas et entourait le palais de l’archevêque en gémissant. Hatto, ennuyé, fit cerner ces pauvres gens par ses archers, qui saisirent les hommes et les femmes, les vieillards et les enfants, et enfermèrent cette foule dans une grange à laquelle ils mirent le feu. Ce fut, ajoutait la bonne vieille, un spectacle dont les pierres eussent pleuré. Hatto n’en fit que rire ; et comme les misérables, expirant dans les flammes, poussaient des cris lamentables, il se prit à dire : Entendez-vous siffler les rats ?
Le lendemain, la grange fatale était en cendre ; il n’y avait plus de peuple dans Mayence ; la ville semblait morte et déserte, quand tout à coup une multitude de rats, pullulant dans la grange brûlée comme les vers dans les ulcères d’Assuérus, sortant de dessous terre, surgissant d’entre les pavés, se faisant jour aux fentes des murs, renaissant sous le pied qui les écrasait, se multipliant sous les pierres et sous les massues, inondèrent les rues, la citadelle, le palais, les caves, les chambres et les alcôves. C’était un fléau, c’était une plaie, c’était un fourmillement hideux.
Hatto éperdu quitta Mayence et s’enfuit dans la plaine, les rats le suivirent ; il courut s’enfermer dans Bingen, qui avait de hautes murailles, les rats passèrent par-dessus les murailles et entrèrent dans Bingen. Alors l’archevêque fit bâtir une tour au milieu du Rhin, et s’y réfugia à l’aide d’une barque autour de laquelle dix archers battaient l’eau ; les rats se jetèrent à la nage, traversèrent le Rhin, grimpèrent sur la tour, rongèrent les portes, le toit, les fenêtres, les planchers et les plafonds, et, arrivés enfin jusqu’à la basse-fosse où s’était caché le misérable archevêque, l’y dévorèrent tout vivant.
Maintenant la malédiction du ciel et l’horreur des hommes sont sur cette tour, qui s’appelle la Maüsethurm. Elle est déserte ; elle tombe en ruine au milieu du fleuve ; et quelquefois, la nuit, on en voit sortir une étrange vapeur rougeâtre, qui ressemble à la fumée d’une fournaise ; c’est l’âme de Hatto qui revient.
source : https://www.france-pittoresque.com/spip.php?article10781
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Par Partages le 8 Décembre 2020 à 08:11
Les trésors de Noël
Dans certaines régions, la nuit de Noël voit réapparaître des trésors qui sont habituellement hors de portée des humains.
En Bretagne, par exemple, alors que les douze coups de minuit résonnent (même au clocher des villages engloutis), les menhirs partent s’abreuver à la source, laissant apparaître, l’espace de quelques instants, le trésor enfoui à leur pied.
Dans la Montagne Noire, massif qui s'étend du Tarn à l'Hérault, une légende un peu similaire raconte que pendant les douze coups de minuit, des souterrains, dont l’entrée avait disparu, s’ouvrent à nouveau avec leurs trésors.
Mais gare à celui qui serait tenté de manquer la messe de minuit pour partir en quête de ces trésors…
Toujours dans la région de la Montagne Noire, une croyance populaire veut que les personnes qui seraient parties avant la fin d’une messe de minuit seraient, à leur mort, condamnées à chasser des proies invisibles pour l’éternité.
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Par Partages le 4 Novembre 2020 à 12:33
LA LEGENDE DU MISTRAL
Si le soleil est souvent omniprésent en Provence, c’est qu’il s’associe avec un vent bien connu des provençaux, et surtout bien redouté par les provençaux, surtout les habitants de la vallée du Rhône : le mistral. Ce vent sec et froid, qui a fait partie des 3 fléaux de la Provence accompagné du Parlement et de la Durance, a toujours suscité des interrogations sur ses origines, et encore plus que des interrogations, il a fait naître bien des légendes sur son sujet. Voici celle qui voyage le plus, au grès du souffle du vent !
La légende nous amène dans les marais du Vivarais, ancienne province appartenant au Languedoc, aujourd’hui proche de l’actuel département de l’Ardèche. C’est dans cette région, sous l’arche d’un rocher ajouré, que le mistral prendrait naissance, avant de prendre de l’ampleur en tourbillonnant dans les marais jouxtant, et de partir en rafales en direction du Sud, vers la Camargue.
Les habitants des villages environnants s’inquiétaient régulièrement pour leurs maisons, leurs cultures ou encore leurs enfants… Alors un jour, ils décidèrent d’agir afin de ne plus subir le harcèlement du mistral. Pour ce faire, ils décidèrent de barricader le mistral dans sa propre tanière, en clouant des solides planches taillées dans des troncs d’oliviers centenaires. Ces planches, qui avaient été soigneusement coupées, rabotées et poncées, étaient d’une robustesse à toutes épreuves. Les villageois clouèrent alors ces planches sur chaque pilier du rocher, profitant d’une accalmie du vent ravageur. Quelle ne fut pas sa surprise, lorsque le mistral se réveilla et qu’il s’aperçut qu’il était prisonnier de ces planches qui résistaient à son souffle ravageur. A plusieurs reprises le mistral essaya de briser les planches, et de s’évader de cette prison. En vain. Les villageois pouvaient alors triompher !
La légende nous remonte alors la conversation surréaliste qui se serait tenue entre le mistral, et les habitants. En effet, très fâché, le mistral menaça les villageois en leur promettant que lorsqu’il arriverait à se libérer, il détruirait tout sur son passage : tuiles, oliviers, amandiers, cyprès, clôtures… Après son passage, il ne resterait plus rien de leurs biens. Les villageois se moquaient bien des menaces du mistral, à présent dépendant de leur bonne volonté. Mais la conversation prit une tournure plutôt étrange. Le mistral sortit alors sa dernière carte, et annonça aux villageois que sans lui, tout allait devenir désolation, que leurs terres allaient être infestées de moustiques, l’eau en putréfaction, la fièvre allait faire périr enfants et vieillards… Mais les habitants ne l’entendirent pas de cette oreille, et laissèrent le mistral enfermé.
Une fois le printemps terminé, la chaleur de l’été s’installa, et se fit beaucoup plus intense que les années précédentes, tandis que le taux d’humidité restait très élevé, faisant craindre l’arrivée d’une épidémie. Les animaux furent les premiers touchés, et leurs cadavres empestèrent les rues des villages, et souillèrent les ruisseaux. Les moustiques venant des marais avoisinant se montraient agressifs et commencèrent à transmettre aux hommes les maladies… L’épidémie tant redoutée était là… Les hommes décidèrent alors de se réunir pour trouver une solution à cette épidémie. Rapidement ils prirent conscience que l’origine de ce désastre se trouvait dans l’absence du mistral. Finalement, malgré tous ses défauts, ce vent était finalement bénéfique pour les hommes, asséchant les terres détrempées, dissipant les nuages et les brumes étouffantes, aidant les fruits à murir… Les débats furent intenses entre les pro et les anti mistral. Entendant ces houleuses discutions, le mistral, contre tout attente, prit la parole, et promit que si les villageois lui rendaient sa liberté, il se montrerait clément, et ne déracinerait pas les arbres fruitiers, ne démonterait pas les toitures des maisons ni les clôtures des jardins…
Les habitants restèrent perplexes devant cette promesse, mais ils finirent par libérer, faute d’autres alternatives. Les habitants d’attelèrent alors à déceler les solides planches qui bloquaient le mistral. A peine la dernière planche fut elle enlevée, que le mistral s’engouffra à l’extérieur et se mit à souffler de toutes ses forces. Les habitants restèrent de marbre, ne sachant pas comment réagir.
Un enfant s’approcha alors et lui rappela sa promesse faite avant sa libération. L’effet fut immédiat et le vent s’apaisa de suite. Il se mit à chatouiller les arbres, caressant les tuiles des maisons et les clôtures des jardins. Le village retrouva alors sa joie de vivre, et cette histoire devient rapidement plus qu’un mauvais souvenir ! Quant au mistral, lui, il s’en alla souffleter vers les plaines du midi…source : http://www.notreprovence.fr/folklore_recits_legende-du-mistral
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