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    Le Dolmen de Draguignan

    (sous préfecture du Var-83)

    Des peuplades celtiques, appartenant à la confédération puissante des Ligures Saliens, en occupaient le territoire avant la conquête romaine c’étaient les Décéates, dans le village d’Antibes ; les Suétriens, les Quariates, les Adunicates, les Oxybiens, les Ligauniens et les Sueltères, dans le bassin de l’Argens, la rivière aux eaux blanches comme l’argent.

    Ces peuples ont laissé peu de monuments. On montre pourtant près de Draguignan un imposant dolmen : moins embarrassée que la science pour expliquer les mystères archéologiques, l’imagination populaire, en Provence comme en Bretagne, a évoqué la toute-puissance des fées.

    Le pâtre provençal a oublié les sanglants sacrifices de ses pères : il vous raconte dans sa langue harmonieuse que, en des temps bien éloignés, une fée, qui se plaisait à se déguiser en bergère et à jouer de la mandoline sous les bosquets d’orangers et de grenadiers, inspira un violent amour à un jeune seigneur, qui lui-même était un génie. Il lui demanda sa main et elle promit de l’épouser, mais à une condition : il fallait que son mariage fût célébré sur une table formée de trois pierres, dont deux dressées sur le tranchant et à neuf pas de distance, et ayant pareille hauteur, serviraient de supports à une troisième presque carrée, de onze pas de long sur deux pas d’épaisseur. A cette description, le seigneur reconnut trois pierres énormes qui, depuis dix siècles, avaient roulé du haut de la montagne de Fréjus dans la gorge que parcourt la grande route.

    Le génie se mit à l’oeuvre ; il dressa les deux pierres qui devaient servir de supports, mais sa puissance n’alla pas jusqu’à remuer la troisième, tant elle était lourde. La bergère fée eut pitié de sa peine : elle se rendit la nuit auprès de l’énorme pierre et traça alentour avec sa baguette un cercle magique ; aussitôt une grande flamme sortit de terre, et la pierre fut en un instant transportée sur les deux autres. Elle attendit le lendemain son amant avec plus d’impatience, espérant jouir de sa surprise : mais, à peine eut-il vu accomplie la condition d’où semblait dépendre son bonheur, qu’il tomba mourant aux pieds de celle qu’il aimait. Avant d’expirer, il lui révéla un fatal secret : on lui avait prédit qu’il mourrait quand il serait amoureux d’une personne plus puissante que lui, et il avait cru, en adressant ses vœux à une bergère, n’avoir rien à redouter. La légende ajoute que la pauvre fée, désespérée des funestes effets de son travestissement, suivit de près l’amant dont elle avait causé la mort.


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