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    Spéciale Saint Valentin : Les plus belles lettres d'amour

     

    Sarah Bernhardt à Edmond Rostand

    1915

    Vous voilà revenu de VOTRE douloureux calvaire, mon bien-aimé poète et je vous sens si douloureusement fatigué que je me permets de vous troubler pour délasser un instant votre pensée. Vous savez la puissance de mon amour pour vous et si je dis le mot amour c’est qu’amitié, tendresse, dévotion ne sont pas l’expression vraie de ce que j’éprouve pour vous.

    Tout enfant j’ai aimé la vierge Marie d’un amour mystique, femme, j’ai aimé et j’aime Maurice d’un amour infini, et je vous aime de ce même amour ; les années qui sont derrière moi, me donnent le droit de vous dire cela. Je vous suis dévouée entièrement. Il n’est pas un jour qui se passe sans qu’un événement fortuit n’évoque votre image.je sens que je suis appelée à vous servir après ma mort ; oui, à vous servir de souffle avertisseur ; oui, et ce souffle que chacun de nous ressent comme une angoisse, un frisson, un indéfinissable rien qui vous avertit que là est un danger matériel, physique ou moral , et cet emploi me sera doux car l’espoir seul d’être cela quand je ne serai plus me donne une émotion joyeuse et reconnaissante.

    Au revoir, ami, à quand ? Dieu seul le sait. Cette catastrophe mondiale arrête la vie. Vous êtes assez jeune heureusement pour être sûr de la VOIR finir, mais moi ? ce qui sera, viendra, mais combien ne le verront pas…

    Je vous serre dans mes bras qui sont comme deux rayons très pâles d’un être qui a vécu.

     source : http://henrylucienmerle.over-blog.com/


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