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     Une belle histoire qui parle d'elle-même


    Un jour, une prof demanda à ses élèves de noter le nom de tous les élèves de la classe sur une copie et de laisser un peu de place à côté de chaque nom.

     Puis, elle leur dit de penser à ce qu'ils pouvaient dire de plus gentil au sujet de chaque camarade et de le noter à côté du nom.
    Cela pris toute une heure jusqu'à ce que tous aient fini et avant de quitter la salle de classe, les élèves remirent leur copie à la prof.
     
    Le week-end, la prof écrivit le nom de chaque élève sur une feuille et à côté toutes les remarques gentilles que les autres avaient écrit à son sujet.
     Le lundi, elle donna à chaque élève sa liste.
    Déjà peu de temps après, tous souriaient. «Vraiment?» entendait-on chuchoter...«Je ne savais pas que j'avais de l'importance pour quelqu'un ! » et«Je ne savais pas que les autres m'aimaient autant»étaient les commentaires que l'on entendait dans la salle de classe....
     
    Personne ne parla plus jamais des listes.
     
    La prof ne savait pas si les élèves en avaient parlé entre eux ou avec leurs parents,
    mais cela n'avait pas d'importance.L'exercice avait rempli sa fonction.Les élèves étaient satisfaits d'eux-mêmes et des autres.

    Quelques années plus tard, un élève étant mort au Vietnam,
    la prof alla à l'enterrement de cet élève.L'église était comble.Beaucoup d'amis étaient là.L'un après l'autre ils s'approchèrent du cercueil pour lui adresser un dernier adieu.La prof y alla en dernier et elle trembla devant le cercueil.
     Un des soldats présents lui demanda
    «Est-ce que vous étiez la prof de maths de Mark ?»Elle hocha la tête: «Oui».Alors il lui dit : "Mark a souvent parlé de vous».
     
    Après l'enterrement, la plupart des amis de Mark s'étaient réunis.
    Les parents de Mark étaient aussi làet ils attendaient impatiemment de pouvoir parler à la prof.«Nous voulions vous montrer quelque chose»dit le père de Mark et sortit son portefeuille de sa poche.«On a trouvé cela quand Mark est tombé.Nous pensions que vous le reconnaîtriez.»Il sortit du portefeuille un papier très usé qui avait dû être recollé, déplié et replié très souvent.
     Sans le regarder, la prof savait que c'était l'une des feuilles contenant beaucoup de gentilles remarques écrites à l'époque par les camarades de classe au sujet de Mark. «Nous aimerions vous remercier pour ce que vous avez fait.»dit la mère de Mark .«Comme vous pouvez le constater, Mark a beaucoup apprécié ce geste. Tous les anciens élèves se réunirent autour de la prof.Charlie sourit et dit:"J'ai encore ma liste.
    Elle se trouve dans le premier tiroir de mon bureau.»
    La femme de Chuck dit:«Chuck m'a priée de la coller dans notre album de mariage.»
     
    «Moi aussi, j'ai encore la mienne, » dit Marilyn
    « Elle est dans mon journal intime».Puis, Vicky, une autre élève, prit son agenda et montra sa liste toute usée aux autres personnes présentes.»"Je l'ai toujours avec moi,» dit Vicky et elle ajouta :Nous l'avons tous gardée.» La prof était si émue qu'elle dut s'asseoir et elle pleura.Elle pleurait pour Mark et pour tous ses amis qui ne le reverraient plus jamais.

     Dans le quotidien avec les autres, nous oublions trop souvent que toute vie s'arrête un jour et que nous ne savons pas quand ce jour arrivera.

     C'est pourquoi, il est important de dire aux personnes, que l'on aime et qui nous sont importantes, qu'elles sont particulières et importantes.

     Dites-le leur avant qu'il ne soit trop tard.
     

     

    Auteur inconnu


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  • Cela fait peur!! 

     

     

    Une matinée  dans la vie d'une vieille en CHSLD

    J'ai le cœur gros les larmes sont proches, j'espère de ne pas échouer dans une telle bâtisse. Que la vie me préserve de ce supplice .

     

    Nous allons tous vieillir, les CHSLD sont pirent que les prisons  .

    Lire absolument-âgé en CHSLD

    Tu l'as peut-être déjà eu..... j'espère que je n'aurai jamais à vivre ça; tu sais on ne sais pas........

     

     

    Triste réalité de la vie...

    ·  Une journée dans la vie d'une vieille Québécoise en CHSLD  

    ​ ( centre hospitalier soins longue durée )​

     

    ·  Il est 6h30. Je le sais parce que la garde vient de me le dire en ouvrant le store. Je n'ai aucune idée où je suis. La photo de ma fille, - c'est-tu bien ma fille? Je vois tellement mal sans mes lunettes - et mes vêtements qui trainent sur la chaise me donnent l'impression d'être à la même place qu'hier. Je connais cet endroit. Le monde dit que je suis chez-nous ici, mais ce n'est pas chez-nous, c'est là où on m'a laissée, là où on m'a placée.


    6h32. On secoue mes couvertures, puis on regarde dans ma couche. « Un numéro 2 ». Ça a l'air que j'ai encore chié dans mes culottes pendant la nuit. Personne n'appelle ça comme ça ici, mais moi, je le sais que c'est ça. À 87 ans, on ne fait plus « caca » dans ses culottes, on chie dans sa couche. 
    Je suis passée du stade « bien endormie » aux grosses lumières dans le visage, les fesses à l'air devant deux gars que je ne connais pas. Ils font comme si je n'existais pas. Ils parlent entre eux du hockey en me lavant l'entrejambes.

    J'ai honte! Personne, sauf mon mari, n'a vu cette partie de mon corps. Maintenant, chaque jour, on me met la « région » au grand jour. Je ne suis pas à une honte près. À chaque fois, je me réfugie dans ma tête. Je pense à mes noces, à la naissance de ma petite dernière, au temps où j'étais à la petite école, aux souvenirs qui me restent. Ça me fait du bien. 


    On me lave le dessous des bras, puis les yeux. C'est ça ma toilette du jour. Puis une fois par semaine, c'est mon bain. Mais pas un bain comme tu penses, là. Un bain en 10 minutes de l'entrée à la sortie avec deux personnes que je ne connais pas. Deux personnes avec des bottes de pluie qui se parlent entre elles en me passant un savon qui pue sur le corps.

    Toute nue, en dessous des gros néons, devant des inconnus. C'est mon pire moment de la semaine. On est bien loin du spa.

    Par chance, aujourd'hui, c'est juste à la débarbouillette. L'inconfort dure moins longtemps.
    - « Vous êtes propre M'dame Labrie. J'vais vous habiller asteure. Coudonc, vous dites jamais rien? »
    - « J'ai pas mes dents. »
    - « Shit. Les v'la. »
    Il ne les a pas rincées. Hier non plus. Ils les font juste tremper. Je hais ça. Quand je pouvais je me les brosser trois fois par jour... Là, mes mains ne savent plus comment faire. Mes dents m'écœurent. Mais je n'y pense plus. J'y pense juste quand on me les installe. 
    - « Merci. »
    - « On va vous habiller asteure. »
    Il n'y a rien de pire qu'un homme qui te met une brassière. Je hais ça! Mes seins ne sont jamais bien placés. Mais lui au moins, il est gentil. Il y en a qui sont rough. Lui, quand il est tout seul, il ne me parle pas trop. Ça me permet de penser pour oublier ce bout-là. 
    - « Voilà, vous êtes ben belle. On va venir vous porter votre déjeuner. »
    - « OK »


    Ma fille leur a bien dit que je ne mangeais pas dans ma chambre le matin, mais avec tout le monde dans la grande salle à manger... Ils ne l'écoutent pas, sauf les deux jours où elle risque de venir, là ils le font.

     

    Alors je reste de 6h45 à 8h toute seule dans ma chambre. Je pourrais marcher, mais ma marchette est loin. Je n'ose pas sonner de peur de les déranger dans leur routine.

    Malheur à celui qui demande quelque chose qui n'est pas dans leur plan de travail. Je fixe le vide. Je me réfugie encore dans mes pensées.

    Par chance, j'ai beaucoup de souvenirs qui viennent et partent. Ceux de ma jeunesse reviennent souvent. Le bon temps. 


    Le déjeuner arrive. Ils m'installent le cabaret devant moi. Je n'ai pas vraiment faim. Il fait soleil dehors. Je pense qu'on est au printemps. Je ne sais plus. Une toast molle avec de la confiture, un café puis une demie banane devant moi.

    J'ai de la misère avec mon café. Des fois, j'en échappe puis je me brûle avec, alors ils me donnent un café tiède. Je hais ça. J'aime mieux me brûler que de boire un café tiède.

    Mais je ne décide plus rien. Je ne sais même pas qui décide ce que je bois. Je ne pensais jamais ne pas décider comment boire mon café. Je suis rendue là.

    Déjeuner toute seule, c'est plate. Même pas de TV ni de radio. Je vois le parking à travers la fenêtre. Il n'y a pas de neige, pas de feuilles. On doit être au printemps. En octobre peut-être. J'ai perdu le fil des saisons. J'ai envie de pisser. La cloche est loin. Je veux aller aux toilettes. Je hais cette couche. Je ne veux pas me pisser dessus. Je vais me retenir. 


    Une préposée entre.
    - « J'ai envie. »
    - « Je reviens dans 5 minutes. »
    Je vais réussir. Je me concentre. Comment savoir combien de temps ça fait. Impossible de reprendre la notion des minutes. Le café ne peut pas m'aider, il est toujours froid de toute façon. 
    - « J'AI ENVIE »
    - « Oui, oui, Madame Labrie, j'appelle un préposé », me dit la garde


    Trop tard. Je me suis pissée dessus, encore.
    - « Bonjour. »
    - « Trop tard, je m'excuse... Astie. Bon. J'ai pas le temps de vous changer tout de suite, continuez à manger, je reviens taleur. »


    Je ne peux pas manger au sec, imaginez pleine de pisse.
    On m'amène au salon... sans me changer.
    On m'assoit devant la TV. 
    - « Pouvez-vous me changer? »
    - « Après le film. »

    Il doit être 10h. C'est le film d'avant-midi. Ils mettent un film l'avant-midi. Un film mais pas le son, parce que ça énerve les infirmières. Juste des images. Alors je regarde les images. On est quel jour? Je ne reconnais pas la garde-malade. On doit être samedi. Le samedi, il y a souvent des nouveaux. J'ai soif. Je n'ai rien bu depuis le matin. 
    - « Excusez-moi, est-ce que je peux avoir de l'eau? »

    On ne m'entend pas. Faire semblant de ne pas entendre un vieux qui demande quelque chose doit être un prérequis pour travailler ici. Je décide de me lever. Devant la machine à eau, je ne sais pas quoi faire. Il n'y a même pas de verre. J'ai vraiment soif.


    - « Assoyez-vous Madame Labrie, vous allez tomber. »
    - « J'ai soif. »
    Enfin, un peu d'eau. J'adore l'eau glacée de cette machine. On m'en donne si peu souvent. J'aimerais pouvoir m'en servir seule. 
    - « Retournez devant la TV, là. »

    Ça doit faire 20 ans que je suis assise ici. Le temps est long. C'est le temps le plus long de ma vie. Paraît qu'on vieillit ici. Je pense qu'on attend la mort. J'y pense souvent à la mort. Elle a dû m'oublier. Trop occupée avec les guerres et les pays du tiers monde, elle me laisse pourrir ici. Je vis pour les moments où ma famille vient me voir.

    J'attends. Je suis devenue une attendeuse. J'attends mes enfants, mes petits-enfants, qu'on me couche, qu'on me change, qu'on me lave, puis j'attends aussi ma mort. J'existe pour attendre. 
    Là, j'attends qu'on me change la couche et le dîner que je ne mangerai pas. 


    Bianca Longpré, anciennement infirmière en CHSLD, est impliquée auprès des personnes âgées.
    PS: Ce texte est le premier d'une série de trois. À suivre: l'après-midi puis la soirée d'une vieille Québécoise en CHSLD. 

     

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    ·  Une journée dans la vie d'une vieille Québécoise en CHSLD  

    ​ ( centre hospitalier soins longue durée )​

     

    ·  Il est 6h30. Je le sais parce que la garde vient de me le dire en ouvrant le store. Je n'ai aucune idée où je suis. La photo de ma fille, - c'est-tu bien ma fille? Je vois tellement mal sans mes lunettes - et mes vêtements qui trainent sur la chaise me donnent l'impression d'être à la même place qu'hier. Je connais cet endroit. Le monde dit que je suis chez-nous ici, mais ce n'est pas chez-nous, c'est là où on m'a laissée, là où on m'a placée.
    6h32. On secoue mes couvertures, puis on regarde dans ma couche. « Un numéro 2 ». Ça a l'air que j'ai encore chié dans mes culottes pendant la nuit. Personne n'appelle ça comme ça ici, mais moi, je le sais que c'est ça. À 87 ans, on ne fait plus « caca » dans ses culottes, on chie dans sa couche. 
    Je suis passée du stade « bien endormie » aux grosses lumières dans le visage, les fesses à l'air devant deux gars que je ne connais pas. Ils font comme si je n'existais pas. Ils parlent entre eux du hockey en me lavant l'entrejambes. J'ai honte! Personne, sauf mon mari, n'a vu cette partie de mon corps. Maintenant, chaque jour, on me met la « région » au grand jour. Je ne suis pas à une honte près. À chaque fois, je me réfugie dans ma tête. Je pense à mes noces, à la naissance de ma petite dernière, au temps où j'étais à la petite école, aux souvenirs qui me restent. Ça me fait du bien. 
    On me lave le dessous des bras, puis les yeux. C'est ça ma toilette du jour. Puis une fois par semaine, c'est mon bain. Mais pas un bain comme tu penses, là. Un bain en 10 minutes de l'entrée à la sortie avec deux personnes que je ne connais pas. Deux personnes avec des bottes de pluie qui se parlent entre elles en me passant un savon qui pue sur le corps. Toute nue, en dessous des gros néons, devant des inconnus. C'est mon pire moment de la semaine. On est bien loin du spa. Par chance, aujourd'hui, c'est juste à la débarbouillette. L'inconfort dure moins longtemps.
    - « Vous êtes propre M'dame Labrie. J'vais vous habiller asteure. Coudonc, vous dites jamais rien? »
    - « J'ai pas mes dents. »
    - « Shit. Les v'la. »
    Il ne les a pas rincées. Hier non plus. Ils les font juste tremper. Je hais ça. Quand je pouvais je me les brosser trois fois par jour... Là, mes mains ne savent plus comment faire. Mes dents m'écœurent. Mais je n'y pense plus. J'y pense juste quand on me les installe. 
    - « Merci. »
    - « On va vous habiller asteure. »
    Il n'y a rien de pire qu'un homme qui te met une brassière. Je hais ça! Mes seins ne sont jamais bien placés. Mais lui au moins, il est gentil. Il y en a qui sont rough. Lui, quand il est tout seul, il ne me parle pas trop. Ça me permet de penser pour oublier ce bout-là. 
    - « Voilà, vous êtes ben belle. On va venir vous porter votre déjeuner. »
    - « OK »
    Ma fille leur a bien dit que je ne mangeais pas dans ma chambre le matin, mais avec tout le monde dans la grande salle à manger... Ils ne l'écoutent pas, sauf les deux jours où elle risque de venir, là ils le font. Alors je reste de 6h45 à 8h toute seule dans ma chambre. Je pourrais marcher, mais ma marchette est loin. Je n'ose pas sonner de peur de les déranger dans leur routine. Malheur à celui qui demande quelque chose qui n'est pas dans leur plan de travail. Je fixe le vide. Je me réfugie encore dans mes pensées. Par chance, j'ai beaucoup de souvenirs qui viennent et partent. Ceux de ma jeunesse reviennent souvent. Le bon temps. 
    Le déjeuner arrive. Ils m'installent le cabaret devant moi. Je n'ai pas vraiment faim. Il fait soleil dehors. Je pense qu'on est au printemps. Je ne sais plus. Une toast molle avec de la confiture, un café puis une demie banane devant moi. J'ai de la misère avec mon café. Des fois, j'en échappe puis je me brûle avec, alors ils me donnent un café tiède. Je hais ça. J'aime mieux me brûler que de boire un café tiède. Mais je ne décide plus rien. Je ne sais même pas qui décide ce que je bois. Je ne pensais jamais ne pas décider comment boire mon café. Je suis rendue là.
    Déjeuner toute seule, c'est plate. Même pas de TV ni de radio. Je vois le parking à travers la fenêtre. Il n'y a pas de neige, pas de feuilles. On doit être au printemps. En octobre peut-être. J'ai perdu le fil des saisons. J'ai envie de pisser. La cloche est loin. Je veux aller aux toilettes. Je hais cette couche. Je ne veux pas me pisser dessus. Je vais me retenir. 
    Une préposée entre.
    - « J'ai envie. »
    - « Je reviens dans 5 minutes. »
    Je vais réussir. Je me concentre. Comment savoir combien de temps ça fait. Impossible de reprendre la notion des minutes. Le café ne peut pas m'aider, il est toujours froid de toute façon. 
    - « J'AI ENVIE »
    - « Oui, oui, Madame Labrie, j'appelle un préposé », me dit la garde
    Trop tard. Je me suis pissée dessus, encore.
    - « Bonjour. »
    - « Trop tard, je m'excuse... Astie. Bon. J'ai pas le temps de vous changer tout de suite, continuez à manger, je reviens taleur. »
    Je ne peux pas manger au sec, imaginez pleine de pisse.
    On m'amène au salon... sans me changer.
    On m'assoit devant la TV. 
    - « Pouvez-vous me changer? »
    - « Après le film. »
    Il doit être 10h. C'est le film d'avant-midi. Ils mettent un film l'avant-midi. Un film mais pas le son, parce que ça énerve les infirmières. Juste des images. Alors je regarde les images. On est quel jour? Je ne reconnais pas la garde-malade. On doit être samedi. Le samedi, il y a souvent des nouveaux. J'ai soif. Je n'ai rien bu depuis le matin. 
    - « Excusez-moi, est-ce que je peux avoir de l'eau? »
    On ne m'entend pas. Faire semblant de ne pas entendre un vieux qui demande quelque chose doit être un prérequis pour travailler ici. Je décide de me lever. Devant la machine à eau, je ne sais pas quoi faire. Il n'y a même pas de verre. J'ai vraiment soif.
    - « Assoyez-vous Madame Labrie, vous allez tomber. »
    - « J'ai soif. »
    Enfin, un peu d'eau. J'adore l'eau glacée de cette machine. On m'en donne si peu souvent. J'aimerais pouvoir m'en servir seule. 
    - « Retournez devant la TV, là. »
    Ça doit faire 20 ans que je suis assise ici. Le temps est long. C'est le temps le plus long de ma vie. Paraît qu'on vieillit ici. Je pense qu'on attend la mort. J'y pense souvent à la mort. Elle a dû m'oublier. Trop occupée avec les guerres et les pays du tiers monde, elle me laisse pourrir ici. Je vis pour les moments où ma famille vient me voir. J'attends. Je suis devenue une attendeuse. J'attends mes enfants, mes petits-enfants, qu'on me couche, qu'on me change, qu'on me lave, puis j'attends aussi ma mort. J'existe pour attendre. 
    Là, j'attends qu'on me change la couche et le dîner que je ne mangerai pas. 


    Bianca Longpré, anciennement infirmière en CHSLD, est impliquée auprès des personnes âgées.
    PS: Ce texte est le premier d'une série de trois. À suivre: l'après-midi puis la soirée d'une vieille Québécoise en CHSLD. 


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  •  Trouvé sur lespasseurs.com

     

    J’aurais voulu être professeur de vie…

     

    Il n’est pas facile de cerner, dans tous les tâtonnements et les errance d’une vie,

    les démarches clés qui permettent d’accéder au meilleur de soi. 

    Il n’est pas aisé d’entretenir vivace la sève du respect envers sa propre personne.

    Tout ceci est peut-être vrai,

    mais cela ne doit pas nous empêcher d’essayer.

     

    « J’aurais voulu être professeur de vie.

    J’aurais appris aux enfants, aux adultes aussi tout ce qui n’est pas écrit dans les livres.

    Je leur aurais appris les choses délicates et précieuses de la vie :

    qu’un amour entretenu ne s’use pas,

    que la seule liberté qui vaille la peine d’être vécue est la liberté d’être,

    qu’il est important de prendre le temps pour regarder la fuite ou l’immobilité d’un nuage, 

    pour suivre le vol d’un oiseau,

    qu’il est possible de se laisse surprendre par l’infini vivance des choses de la vie.

     

    J’aurais tenté de leur faire découvrir :

    qu’il est vital d’apprendre à s’aimer,à se respecter, à se définir,

    qu’il est encore plus important de ne pas se laisser enfermer par les jugements négatifs, 

    de résister aux rumeurs, de ne pas se laisser polluer par les messages toxiques

    qui peuvent venir de ceux qui prétendent nous aimer ou mieux savoir pour nous.

     

    J’aurais semé en eux le goût de la curiosité

    pour ne pas se laisser entraîner par les idées toutes faites, 

    par les modes ou de rester immobilisé par les conditionnements qui s’imposent insidieusement. 

    J’aurais essayé de leur apprendre à remettre en cause leurs croyances 

    Quand elles sont devenues des certitudes terroristes, 

    pour laisser plus de place à l’imprévisible de la vie ».

     

    Professeur de vie, quel beau métier à inventer.

     

    Source: Jacques Salomé – N’oublie pas l’éternité – Albin Michel 2005...www.lespasseurs.com

    http://www.lespasseurs.com/professeur_de_vie.htm


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    Trouvé sur lespasseurs.com

    Une histoire pleine de lumière !

      Personne n’osait passer dans un chemin où un serpent venimeux avait élu domicile.

     

    Un " mahâtmâ " (épithète donnée aux hommes qui ont atteint la perfection morale ou spirituelle) ayant un jour suivi cette route, des enfants qui gardaient les troupeaux se précipitèrent pour l’avertir.

     

    " Je vous remercie, mes enfants, répondit le sage, mais je n’ai pas de crainte. D’ailleurs, je connais des mantras qui me protégeront contre toute attaque ". Et il continua d’avancer.

     

    Brusquement, le cobra se dressa contre lui. 

     

    Mais en approchant du Saint Homme, il se sentit soudain pénétré de la douceur du " yogin " (celui qui pratique le yoga). 

    Le Sage voyant le serpent, prononça une formule magique et le serpent s’écroula à ses pieds. 

     

    Alors le Sage lui demanda : " mon ami, as-tu l’intention de me mordre ? " Le serpent stupéfait ne répondit rien. 

     

    " Voyons dit le mahâtmâ, pourquoi fais-tu ainsi du mal à d’autres créatures? Je vais te donner une formule sacrée que tu répéteras constamment. Ainsi tu apprendras à aimer Dieu. Et en même temps tu perdras tout désir de faire le mal. " Et il lui murmura la formule à l’oreille. 

     

    Le serpent s’inclina en signe d’assentiment, puis rentra dans son trou pour y vivre d’innocence et de pureté, sans avoir jamais plus le désir de blesser un être vivant. 

     

    Au bout de quelques jours, les enfants du village voisin s’aperçurent de ce changement d’attitude et, pensant que le serpent avait perdu son venin, ils se mirent à le tourmenter, à lui jeter des pierres et à le traîner sur les cailloux. Le serpent grièvement blessé , se laissa faire et alla se cacher dans son trou. 

     

    A quelques temps de là, le sage repassa par ce chemin et chercha le serpent, mais en vain. 

     

    Les enfants lui dirent que l’animal était mort, mais il ne put pas les croire. Il savait en effet que le nom de Dieu a une telle puissance qu’on ne saurait en aucun cas mourir avant d’avoir résolu le problème de la vie, c’est-à-dire avant d’avoir réalisé Dieu. 

     

    Il continua donc d’appeler le cobra. Finalement celui-ci, qui était presque réduit à l’état de squelette, sortit de son trou et s’inclina devant son maître : " comment vas-tu, demanda le sage? Fort bien, Seigneur, merci : par la grâce de Dieu tout va bien. Mais pourquoi es-tu dans cet état? Conformément à tes instructions, je cherche à ne plus faire de mal, à aucune créature : je me nourris maintenant de feuilles. C’est pourquoi j’ai un peu maigri. 

     

    Ce n’est pas le changement de régime qui a suffi à te mettre dans cet état : il doit y avoir autre chose. Réfléchis un peu ! 

     

    - Ah oui je me souviens : les petits bergers ont été un peu durs pour moi, un jour. Ils m’ont pris par la queue et m’ont fait tournoyer, me frappant contre des pierres. Ces pauvres petits ne savaient pas que je ne les mordrais plus! " 

     

    Le Sage répondit en souriant : " Pauvre ami, je t’ai recommandé de ne mordre personne, mais je ne t’ai pas défendu de siffler pour éloigner les persécuteurs et les tenir en respect ! " 

     

    De même vous qui vivez dans le monde, ne blessez personne, mais ne laissez non plus personne vous molester ! 

     

    source : 

    http://www.lespasseurs.com/histoirepleinedelumiere.htm


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