• Trouvé sur Tadine.ca

     

     



    Des créatures les plus belles nous désirons progénitures
    Qu'ainsi la rose de la beauté puisse ne jamais mourir
    Mais comme la plus mûre devrait avec le temps périr,
    Que son doux héritier puisse perpétuer sa mémoire:
    Mais toi fiancé à tes propres yeux éclatants,
    Tu nourris la flamme de ta lumière avec toi-même pour combustible
    Provoquant la famine où règne l'abondance,
    Toi-même ton ennemi, envers ton doux toi-même trop cruel:
    Toi qui es à présent le nouvel ornement du monde,
    Et l'unique hérault du printemps réjouissant,
    Dans ton propre bourgeon tu ensevelis ta satisfaction,
    Et tendre pingre tu fais gaspillage de ton avarice:
    Aie pitié du monde, ou bien sois ce glouton,
    Pour manger la part du monde, par la tombe et par toi.




    W. Shakespeare

     

     


    votre commentaire
  • Trouvé sur abardel.free.fr

    ARTHUR RIMBAUD 
     TOUS LES TEXTES (1870-1875)

    pour tout savoir cliquez sur le lien suivant :

    http://abardel.free.fr/tout_rimbaud/tout_rimbaud_sommaire.htm 


    votre commentaire
  • Un partage d 'Eliane

    Un partage d 'Eliane


    votre commentaire
  • Trouvé sur

    Où est donc le bonheur ?

    Où donc est le bonheur ? disais-je. – Infortuné !
    Le bonheur, ô mon Dieu, vous me l’avez donné.

    Naître, et ne pas savoir que l’enfance éphémère,
    Ruisseau de lait qui fuit sans une goutte amère,
    Est l’âge du bonheur, et le plus beau moment
    Que l’homme, ombre qui passe, ait sous le firmament !

    Plus tard, aimer, – garder dans son coeur de jeune homme
    Un nom mystérieux que jamais on ne nomme,
    Glisser un mot furtif dans une tendre main,
    Aspirer aux douceurs d’un ineffable hymen,
    Envier l’eau qui fuit, le nuage qui vole,
    Sentir son coeur se fondre au son d’une parole,
    Connaître un pas qu’on aime et que jaloux on suit,
    Rêver le jour, brûler et se tordre la nuit,
    Pleurer surtout cet âge où sommeillent les âmes,
    Toujours souffrir ; parmi tous les regards de femmes,
    Tous les buissons d’avril, les feux du ciel vermeil,
    Ne chercher qu’un regard, qu’une fleur, qu’un soleil !

    Puis effeuiller en hâte et d’une main jalouse
    Les boutons d’orangers sur le front de l’épouse ;
    Tout sentir, être heureux, et pourtant, insensé
    Se tourner presque en pleurs vers le malheur passé ;
    Voir aux feux de midi, sans espoir qu’il renaisse,
    Se faner son printemps, son matin, sa jeunesse,
    Perdre l’illusion, l’espérance, et sentir
    Qu’on vieillit au fardeau croissant du repentir,
    Effacer de son front des taches et des rides ;
    S’éprendre d’art, de vers, de voyages arides,
    De cieux lointains, de mers où s’égarent nos pas ;
    Redemander cet âge où l’on ne dormait pas ;
    Se dire qu’on était bien malheureux, bien triste,
    Bien fou, que maintenant on respire, on existe,
    Et, plus vieux de dix ans, s’enfermer tout un jour
    Pour relire avec pleurs quelques lettres d’amour !

    Vieillir enfin, vieillir ! comme des fleurs fanées
    Voir blanchir nos cheveux et tomber nos années,
    Rappeler notre enfance et nos beaux jours flétris,
    Boire le reste amer de ces parfums aigris,
    Être sage, et railler l’amant et le poète,
    Et, lorsque nous touchons à la tombe muette,
    Suivre en les rappelant d’un oeil mouillé de pleurs
    Nos enfants qui déjà sont tournés vers les leurs !

    Ainsi l’homme, ô mon Dieu ! marche toujours plus sombre
    Du berceau qui rayonne au sépulcre plein d’ombre.
    C’est donc avoir vécu ! c’est donc avoir été !
    Dans la joie et l’amour et la félicité
    C’est avoir eu sa part ! et se plaindre est folie.
    Voilà de quel nectar la coupe était remplie !

    Hélas ! naître pour vivre en désirant la mort !
    Grandir en regrettant l’enfance où le cœur dort,
    Vieillir en regrettant la jeunesse ravie,
    Mourir en regrettant la vieillesse et la vie !

    Où donc est le bonheur, disais-je ? – Infortuné !
    Le bonheur, ô mon Dieu, vous me l’avez donné !

    Le 28 mai 1830.
    Victor Hugo (1802-1885)

    source : http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/victor_hugo/ou_donc_est_le_bonheur_disais_je.htmlhttp://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/victor_hugo/ou_donc_est_le_bonheur_disais_je.html


    votre commentaire
  •  

    Trouvé sur Tadine.ca

     

    MAI

    Le mai le joli mai en barque sur le Rhin
    Des dames regardaient du haut de la montagne
    Vous êtes si jolies mais la barque s'éloigne
    Qui donc a fait pleurer les saules riverains

     

    Or des vergers fleuris se figeaient en arrière
    Les pétales tombés des cerisiers de mai
    Sont les ongles de celle que j'ai tant aimée
    Les pétales flétris sont comme ses paupières

     

     

     

     

     
    Sur le chemin du bord du fleuve lentement
    Un ours un singe un chien menés par des tziganes
    Suivaient une roulotte traînée par un âne
    Tandis que s'éloignait dans les vignes rhénanes
    Sur un fifre lointain un air de régiment

    Le mai le joli mai a paré les ruines
    De lierre de vigne vierge et de rosiers
    Le vent du Rhin secoue sur le bord les osiers
    Et les roseaux jaseurs et les fleurs nues des vignes

     

     

     

    Guillaume Apollinaire (1880-1918)

    source : http://www.tadine.ca/poesie/apollinaire/apolli07.shtml

     

    Vous en voulez plus ?  Cliquez sur le lien suivant :

    http://rosannadelpiano.perso.sfr.fr/Apollinaire.html

     


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique