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     Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859)

     

     

     

    Recueil : Pauvres fleurs (1839).

     

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    Vous aviez mon coeur,
    Moi, j'avais le vôtre :
    Un coeur pour un coeur ;
    Bonheur pour bonheur !

    Le vôtre est rendu,
    Je n'en ai plus d'autre,
    Le vôtre est rendu,
    Le mien est perdu !

    La feuille et la fleur
    Et le fruit lui-même,
    La feuille et la fleur,
    L'encens, la couleur :

    Qu'en avez-vous fait,
    Mon maître suprême ?
    Qu'en avez-vous fait,
    De ce doux bienfait ?

    Comme un pauvre enfant
    Quitté par sa mère,
    Comme un pauvre enfant
    Que rien ne défend,

    Vous me laissez là,
    Dans ma vie amère ;
    Vous me laissez là,
    Et Dieu voit cela !

    Savez-vous qu'un jour
    L'homme est seul au monde ?
    Savez-vous qu'un jour
    Il revoit l'amour ?

    Vous appellerez,
    Sans qu'on vous réponde ;
    Vous appellerez,
    Et vous songerez !...

    Vous viendrez rêvant
    Sonner à ma porte ;
    Ami comme avant,
    Vous viendrez rêvant.

    Et l'on vous dira :
    « Personne !... elle est morte. »
    On vous le dira ;
    Mais qui vous plaindra ?

    Marceline Desbordes-Valmore.
    source :

    Trouvé sur

     

     

     


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  •  Trouvé sur au-coeur-du-lotus.over-blog.fr

    L'aube, je t'aime

     

    L'aube, je t'aime j'ai toute la nuit dans les veines

    Toute la nuit je t'ai regardée

    J'ai tout à deviner je suis sûr des ténébres

    Elles me donnent le pouvoir

    De t'envelopper

    De t'agiter désir de vivre

    Au sein de mon immobilité

    Le pouvoir de te révèler

    De te libérer de te perdre

    Flamme invisible dans le jour

    Si tu t'en vas la porte s'ouvre sur le jour

    Si tu t'en vas la porte s'ouvre sur moi-même.

     

     

    Recueil L'amour la poésier - PREMIEREMENT -

    Paul Eluard 1929

    source : http://au-coeur-du-lotus.over-blog.fr/2013/12/l-aube-je-t-aime-paul-eluard-recueil-l-amour-la-po%C3%A9sie.html

     


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  • Trouvé sur clpav.fr/poemes-audio

     

    Les Papillons

    Gérard de Nerval (1808-1855)

    ***

    I

    De toutes les belles choses
    Qui nous manquent en hiver,
    Qu'aimez-vous mieux ? - Moi, les roses ;
    - Moi, l'aspect d'un beau pré vert ;
    - Moi, la moisson blondissante,
    Chevelure des sillons ;
    - Moi, le rossignol qui chante ;
    - Et moi, les beaux papillons !

    Le papillon, fleur sans tige,
    Qui voltige,
    Que l'on cueille en un réseau ;
    Dans la nature infinie,
    Harmonie
    Entre la plante et l'oiseau !...

    Quand revient l'été superbe,
    Je m'en vais au bois tout seul :
    Je m'étends dans la grande herbe,
    Perdu dans ce vert linceul.
    Sur ma tête renversée,
    Là, chacun d'eux à son tour,
    Passe comme une pensée
    De poésie ou d'amour !

    Voici le papillon 'faune'
    Noir et jaune ;
    Voici le 'mars' azuré,
    Agitant des étincelles
    Sur ses ailes
    D'un velours riche et moiré.

    Voici le 'vulcain' rapide,
    Qui vole comme un oiseau :
    Son aile noire et splendide
    Porte un grand ruban ponceau.
    Dieux ! le 'soufré', dans l'espace,
    Comme un éclair a relui...
    Mais le joyeux 'nacré' passe,
    Et je ne vois plus que lui !

    II

    Comme un éventail de soie,
    Il déploie
    Son manteau semé d'argent ;
    Et sa robe bigarrée
    Est dorée
    D'un or verdâtre et changeant.

    Voici le 'machaon-zèbre',
    De fauve et de noir rayé ;
    Le 'deuil', en habit funèbre,
    Et le 'miroir' bleu strié ;
    Voici l''argus', feuille-morte,
    Le 'morio', le 'grand-bleu',
    Et le 'paon-de-jour' qui porte
    Sur chaque aile un oeil de feu !

    Mais le soir brunit nos plaines ;
    Les 'phalènes'
    Prennent leur essor bruyant,
    Et les 'sphinx' aux couleurs sombres,
    Dans les ombres
    Voltigent en tournoyant.

    C'est le 'grand-paon' à l'oeil rose
    Dessiné sur un fond gris,
    Qui ne vole qu'à nuit close,
    Comme les chauves-souris ;
    Le 'bombice' du troëne,
    Rayé de jaune et de vent,
    Et le 'papillon du chêne'
    Qui ne meurt pas en hiver !...

    Voici le 'sphinx' à la tête
    De squelette,
    Peinte en blanc sur un fond noir,
    Que le villageois redoute,
    Sur sa route,
    De voir voltiger le soir.

    Je hais aussi les 'phalènes',
    Sombres hôtes de la nuit,
    Qui voltigent dans nos plaines
    De sept heures à minuit ;
    Mais vous, papillons que j'aime,
    Légers papillons de jour,
    Tout en vous est un emblème
    De poésie et d'amour !

    III

    Malheur, papillons que j'aime,
    Doux emblème,
    A vous pour votre beauté !...
    Un doigt, de votre corsage,
    Au passage,
    Froisse, hélas ! le velouté !...

    Une toute jeune fille
    Au coeur tendre, au doux souris,
    Perçant vos coeurs d'une aiguille,
    Vous contemple, l'oeil surpris :
    Et vos pattes sont coupées
    Par l'ongle blanc qui les mord,
    Et vos antennes crispées
    Dans les douleurs de la mort !...


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