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  •  Les expressions idiomatiques

    Par chabdenbi dans Articles le 

    Les expressions idiomatiques donnent de la couleur à la langue. Elles permettent de se faire des images mentales. Il est important de les aborder en contexte afin de faire découvrir quand une expression précise s'utilise, le sens qu'elle a et les images qu'elle provoque. Cette liste d'expressions n'existe qu'à titre de banque. N'ayez pas peur de faire connaître à vos élèves (si vous êtes enseignants) celles que vous utilisez dans votre milieu et même celles que les élèves utilisent.

    1-Parties du corps
    2-Monde des animaux
    3-Thèmes variés

    1-Parties du corps

    Barbe

    • Faire la barbe à quelqu'un (l'emporter, éliminer, avoir l'avantage sur)
      Origine: vient d'une coutume guerrière du Moyen-Âge qui consistait à humilier le vaincu en lui coupant la barbe.
      ð Je lui ai fait la barbe à cette dernière partie de ping pong.
    • Rire dans sa barbe (rire sans le montrer)
      ðJérémie riait dans sa barbe en écoutant l'orateur se perdre dans ses idées.

    Bouche

    • Garder bouche cousue (ne rien dire, garder silence, garder le secret) 
      ðTu peux me confier ce qui se passe, je te promets de garder bouche cousue.
     

    Bras

    • À bras ouverts (avec joie) 
      ðJe t'accueille à bras ouverts dans notre nouvelle école.
    • Se croiser les bras (ne rien faire)
      ðIl se croise les bras pendant que les autres font tout le travail.
     

    Cheveux

    • Avoir mal aux cheveux, avoir la gueule de bois (avoir mal à la tête après avoir trop bu la veille)
      ðHier soir, il a trop bu et il a mal aux cheveux (il a la gueule de bois) ce matin.
    • Faire dresser les cheveux sur la tête (inspirer l'horreur, terrifier, faire peur)
      ðLe nouveau film de Stephen King a de quoi nous faire dresser les cheveux sur la tête.
    • Ne tenir qu'à un cheveu (dépendre de très peu de chose, à la limite)
      ðLa possibilité de continuer le projet ne tient qu'à un cheveu.
    • Se faire des cheveux blancs (s'inquiéter)
      Plusieurs parents se font des cheveux blancs en regardant les jeunes agir.
    • Tirer par les cheveux( d'une logique forcée)
      Tes excuses sont tirées par les cheveux.

    Cœur

    • Aller droit au cœur (toucher, émouvoir)
      Ton geste me va droit au cœur.
    • Bourreau des cœurs (séducteur ou séductrice, briseur de cœur)
      Toutes les filles regardent ce nouveau bourreau des cœurs.

    Ne pas porter quelqu'un dans son cœur (ne pas aimer quelqu'un)
    Après le mauvais coup qu'elle m'a fait, je ne la porte pas dans mon cœur.

    • Une peine de cœur ( une peine d'amour, la rupture d'une relation amoureuse) 
      Jean et Michelle viennent de se quitter et Jean vit vraiment une peine de cœur.
     

    Cou

    Se jeter au cou (se jeter sur une personne en manifestant vivement son affection)
    Ils'est jeté au cou de son amie lors de son arrivée à l'aéroport.

    Coude

    • Lever le coude (prendre un verre d'alcool, boire de l'alcool)
      Il arrive que des élèves lèvent un peu trop le coude à la fin de l'année scolaire.

    Dents

    • Être armé jusqu'aux dents (être bien préparé)
      La troupe de théâtre doit être armée jusqu'aux dents pour affronter le jury.
    • Prendre le mors aux dents (s'énerver, s'emporter, paniquer)
      Ne prends pas le mors aux dents, on va attendre l'appel avant de faire quoi que ce soit.
     

    Doigt

    • Mettre le doigt sur (trouver, identifier)
      En analysant les données, j'ai mis le doigt sur le processus utilisé.
    • Se faire montrer du doigt (être la cible des racontars, des histoires, des rumeurs)
      Les jeunes musiciens ont quitté le village, car ils étaient las de se faire montrer du doigt.
    • S'en mordre les doigts (regretter)
      Cécile a perdu son temps au lieu d'étudier et elle s'en mord les doigts maintenant, car elle a plusieurs
    • mauvaises notes sur son bulletin.

    Dos

    • En avoir plein le dos (en avoir trop, être découragé)
      J'en ai plein le dos de tous ces devoirs, je veux tout lâcher!

    Front

    • De front (en même temps)
      Elle travaille et fait ses études de front.
    • Sur deux fronts (venant de deux côtés)
      On doit se méfier des attaques sur deux fronts.

    Gorge

    • Rire à gorge déployée (rire très fort)
      Suzanne a ri de ta blague à gorge déployée.

    Haleine

    • D'une seule haleine (sans interruption)
      Elle a fait son travail d'une seule haleine.

    Jambe

    • À toutes jambes (très vite, rapidement )
      Les animaux fuyaient à toutes jambes devant les coyotes.
    • Tirer dans les jambes (nuire par des moyens détournés, peu honnêtes)
      Les francophones ont réussi à avoir la gestion de leurs écoles malgré tous ceux et celles qui leur ont tiré dans les jambes.
     

    Langue

    • Être une mauvaise langue (être médisant, parler en mal de)
      Fais attention aux mauvaises langues, car elles peuvent te causer des ennuis.
    • Ne pas avoir la langue dans sa poche (ne pas avoir peur de dire ce qu'on pense et à l'occasion, de dire des choses désagréables)
      Je ne suis pas d'accord avec la décision et je n'ai pas la langue dans ma poche. Elle va savoir ce que j'en pense.
    • Se mordre la langue (se retenir pour dire quelque chose)
      Je savais que ses parents n'étaient plus ensemble mais je me suis mordu la langue car je ne voulais pas le mettre mal à l'aise.

    Lèvre

    • Du bout des lèvres (à contrecœur, sans vouloir vraiment) 
      J'ai accepté son invitation du bout des lèvres.
     

    Main

    • Avoir les mains liées (ne pas pouvoir agir librement)
      Luc ne pouvait rien dire car il avait les mains liées par sa promesse de ne rien dire.
    • Avoir perdu la main (avoir perdu l'habitude)
      Je n'ai pas touché à la guitare depuis cinq ans, j'ai un peu perdu la main.
    • De main de maître (avec grande habileté)
      Le nouveau groupe rock a présenté un spectacle de main de maître.
    • Demander la main de (demander en mariage)
      Il a demandé la main de Jeanne à ses parents.
    • De première main (de source sûre, sans intermédiaire, directement)
      Je tiens de première main que l'examen portera sur le dernier chapitre du livre.
    • Entre bonnes mains (en sécurité)
      J'ai laissé la surveillance de mon matériel entre bonnes mains.
    • En un tour de main (facilement et rapidement)
      Ma cousine sait préparer une fête en un tour de main.
    • Forcer la main (obliger)
      Je n'aime pas qu'on me force la main pour assister à un spectacle.
    • Haut la main (sans difficulté)
      Il a réussi son examen de fin d'année haut la main.
    • Mettre sa main au feu (jurer, être absolument sûr)
      Je mettrais ma main au feu que c'est lui qui a fait ça.
    • Ne pas y aller de main morte (y aller brutalement)
      La nouvelle ministre des finances n'y est pas allée de main morte dans son nouveau budget.
     

    Nez

    • Avoir un verre dans le nez (avoir bu)
      Si tu as un verre dans le nez, demande à quelqu'un d'autre de conduire ta voiture.
    • Mener par le bout du nez (faire faire tout ce qu'on veut)
      Émilie mène son petit frère par le bout du nez.
    • Se montrer le bout du nez (se montrer à peine, se montrer peu)
      Mon enseignant s'est montré le bout du nez à la danse.
     

    Œil, yeux

    • Coûter les yeux de la tête (coûter très cher)
      Ton nouvel ordinateur a dû te coûter les yeux de la tête.
    • Faire de l'œil (faire signe à quelqu'un pour chercher à lui plaire)
      Josette a fait de l'œil à Marc et voilà qu'ils sortent ensemble.
    • Me taper dans l'œil (plaire, être attiré)
      Ce garçon (cette fille) m'a vraiment tapé dans l'œil!
      Cette nouvelle voiture m'a vraiment tapé dans l'œil!
    • Mon œil! (exprime que je ne crois pas ce qui est dit)
      Ton histoire de pêche. Mon œil!
    • Pour tes beaux yeux (pour te plaire)
      Ce n'est pas seulement pour tes beaux yeux que les francophones gèrent leurs écoles.
    • Se mettre le doigt dans l'œil (se tromper complètement)
      Il s'est mis le doigt dans l'œil en présentant son projet, personne n'était d'accord avec lui.
    • Se rincer l'œil (regarder avec plaisir, savourer)
      Les jeunes élèves se rincent l'œil devant les œuvres de l'artiste en résidence.
      N.B.: Selon certaines sources, «se rincer l'œil» peut aussi signifier regarder des spectacles osés, érotiques.
     

    Oreille

    • Dresser l'oreille (porter attention)
      Les élèves ont dressé l'oreille lorsqu'ils ont entendu du bruit dans le corridor.
    • Se faire tirer l'oreille/ tirer l'oreille (se faire prier)
      Faut-il que je vous tire l'oreille pour aller faire le ménage du local?
     

    Peau

    • Avoir les nerfs à fleur de peau (être facilement irritable)
      Jean a les nerfs à fleur de peau après cet accident fâcheux.
    • Faire peau neuve (changer d'aspect, changer de conduite)
      Le centre communautaire a fait peau neuve et c'est plus agréable d'y aller.

    Pied

    • Avoir bon pied, bon œil (être en bonne santé)
      Depuis son dernier séjour à l'hôpital, il a bon pied, bon œil.
    • D'arrache-pied (avec acharnement, persévérance)
      Les agriculteurs et les agricultrices ont travailléd'arrache-pied pour finir la récolte avant l'hiver.
    • De pied ferme (sans reculer, avec la ferme intention de ne pas céder, avec détermination, assurance)
      Le conseil municipal semble agir de pied ferme, malgré les pressions contre cette nouvelle loi.
    • Faire des pieds et des mains (faire tout ce qu'il est possible de faire)
      La Cité étudiante a fait des pieds et des mains pour organiser la danse du mois prochain.
    • Mettre à pied (congédier, suspendre un ou une employée sans salaire)
      L'usine d'empaquetage de Moose Jaw vient de mettre à pied la moitié de ses employés.
    • Mettre au pied du mur (obliger une personne à agir, à prendre une décision)
      La direction m'a mis au pied du mur au sujet de la réussite de mon année scolaire. 
    • Mettre sur pied (organiser quelque chose)
      Un groupe de jeunes a mis sur pied un groupe local de l'AJF.
    • Prendre au pied de la lettre (suivre exactement quelque chose)
      Elle a pris au pied de la lettre les directives données par le spécialiste.
    • Mettre les pieds dans le plataborder un sujet délicat sans détour, ou faire une gaffe grossière  

     

    Poil

    • Reprendre du poil de la bête (reprendre courage, reprendre le dessus)
      Après tant d'épreuves et de multiples échecs, son premier succès lui a fait reprendre du poil de la bête.
    • Se mettre à poil (se mettre nu)
      Ils étaient seuls sur la plage et ils se sont mis à poil pour se faire griller au soleil.

     

    lire plus en cliquant sur le lien ci-après :

    http://exercices.jeblog.fr/les-expressions-idiomatiques-a125796072


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  • Le Bouquet des expressions imagées de
    Claude Duneton et Sylvie Claval

    «Tirer la langue», « Mon petit doigt m'a dit », «nom d'un chien!»... Claude Duneton et Sylvie Claval ont répertorié les expressions imagées dont le langage courant est friand. Inventaire depuis le XIe siècle.

    «J'en peux plus!» Cette expression si familière que personne n'y prête attention est bien plus noble qu'il n'y paraît. Pensez: elle a cours en France depuis le 14e siècle. Au moment où la peste noire et la Guerre de Cent ans ravageaient la France, on disait déjà «n'en plus pouvoir». Au siècle précédent, au temps de Philippe Auguste et de saint Louis, on était déjà «mal en point»: on l'est encore, huit cents ans après.

    Voilà ce qu'on apprend en picorant dans le Bouquet des expressions imagées, un gros volume de 1700 pages où sont rassemblées les milliers de locutions qui émaillent ou ont émaillé le langage courant des Français, chez les bourgeois et dans le peuple, à la cour, aux champs et à l'usine. Pour mener à bien ce travail encyclopédique, les auteurs - Claude Duneton pour la première édition de 1990, Sylvie Claval pour cette version revue et augmentée - ont épluché des dizaines de dictionnaires et de récits littéraires ou populaires. Puis ils ont classé méticuleusement leur faramineuse cueillette: l'index final fait 450 pages. On y a picoré quelques expressions que voici:

    ● Règlement de compte

    L'insolent «fait la nique» au 14e ; «fait un pied de nez» ou «tire la langue» au 17e.

    Au 15e, on disait à quelqu'un «ses quatre vérités». Et on en «baillait des vertes et des pas mûres» c'est-à-dire qu'on en racontait de belles.

    En 1690, «tailler des croupières à quelqu'un» signifiait qu'on l'obligeait à fuir à force de l'asticoter, comme les cavaliers qui talonnaient leurs ennemis, menaçant de casser leur «croupière» (la partie du harnais qui passe sur la croupe). Le sens de l'expression s'est élargi petit à petit. Elle est maintenant synonyme, en langue soutenue, de sa version contemporaine, «tailler un short à quelqu'un».

    À la même époque, «mettre quelqu'un dans de beaux draps blancs» voulait dire mal parler de cette personne en société de façon à le mettre dans une situation embarrassante. On a laissé tomber le «blanc» mais gardé «les draps» et l'idée d'embarras. Et déjà on disait «pis que pendre» de quelqu'un, ou bien on lui «jetait des pierres».

    Au 17e toujours, on disait aussi de deux personnes qui se disputaient qu'elles «se mangeaient le blanc des yeux» ou qu'elles «se cherchaient noise». À la même époque, apparaît l'expression curieuse et toujours usitée: «avoir maille à partir». Le mot «maille» désignait une petite monnaie et «partir», formé sur «départir», signifiait «départager». On dit donc de deux personnes qu'elles ont maille à partir (monnaie à départager) lorsqu'elles ne parviennent pas à se mettre d'accord.

    Au 18e, on préfère «laver son linge sale en famille» ou «faire les gros yeux à quelqu'un» quand «le torchon brûle».

    Au 19e siècle, on «se bouffait le nez» et «on sonnait les cloches à quelqu'un».

    ● Faire boum ou l'amour

    L'amour et la séduction ont suscité une foule d'expressions imagées. La plus vieille image à ce sujet, «faire la bête à deux dos», date de 1467. Et depuis 1491, on «fait des folies de son corps». Mais il faut attendre la fin du 16e pour qu'on commence à «faire l'amour», tout simplement, mais est-ce si évident? Plus prosaïquement, à la même époque, pour parler d'une femme qui se laisse embrasser, on disait qu' «elle laisse aller le chat au fromage»…

    Fin 18e, on invente une jolie formule - «donner l'aubade» - pour désigner «ce qu'un mari fait à son réveil à sa moitié» (dictionnaire de Le Roux). Au 19e, apparaît l'expression «faire boum» dont Huysmans se fait l'écho: «Il n'ignorait pas comment se pratique cette agréable chose que les ouvrières appellent faire boum.»

    Mais avant d'en arriver à faire boum, il faut se mettre en frais. Fin 19e et début 20e, on «courait la gueuse», on «faisait le joli cœur» ou on «faisait du gringue». Au 18e, on «battait le briquet» pour déclarer sa flamme. Au 17e, on «faisait de l'œil», «les yeux doux» ou bien on «jouait de la prunelle» ; on «faisait la cour», on «courait le guilledou» et on «contait fleurette».

    ● Sainte Geneviève et saint Marceau

    L'amitié a inspiré de belles métaphores populaires. Au 17e, on disait de deux amis qu'ils étaient «comme les deux doigts de la main» ou «comme sainte Geneviève et saint Marceau». Au 18e, on est «amis comme cochons». Au 19e, on a «des atomes crochus avec quelqu'un» ; on est aussi «à tu et à toi» ou encore «cul et chemise».

    ● Nom d'un chien!

    «Dame»: voilà une interjection qui, comme «nom d'une pipe», survit depuis le 18e siècle. Certes, elles ne s'emploient plus guère. Et si on les réhabilitait pour varier le «merde» sonore dont nous ponctuons à tout va notre parler quotidien. À la rubrique des interjections anciennes, «vertuchou!» (17e siècle) ne manque pas de charme. On pourrait aussi ressortir de nos mémoires les expressions du 19e, plus boulevardières: «Nom d'un chien», «tu parles Charles», «mazette», «purée», «des flûtes», «mince», «crotte de bique». «Mon cul mon œil» n'est pas mal non plus: au début du 20e siècle, on le disait à tout bout de champs, comme un siècle plus tard, les ados diront «grave!» à gogo.

    ● Mon petit chou

    Au rayon des expressions qui ont plus d'ancienneté qu'on ne pourrait le croire, citons le mot «bobo» qui désigne des plaies et des meurtrissures sans gravité. Dès le 15e siècle, bien avant l'ère des parents gagas et des enfants rois, on soignait les «bobos» de sa progéniture. «Mon chou d'amour» n'est pas non plus une invention post Dolto. C'est ainsi que la dauphine Marie-Josèphe appelait son fils aîné, le duc de Bourgogne (1751-1761). Marie-Antoinette employait la même expression affectueuse pour s'adresser à son fils, futur Louis XVII. «Mon petit chou» date de la même époque.

    ● Sur un ou deux pieds

    Piétiner, divaguer, bondir… Ces verbes ont été doublés par des expressions figurées qui sont solidement ancrées dans la langue française. Le jour des soldes, devant certaines enseignes à Paris, on «fait le pied de grue», comme à la cour de Louis XIV où l'image a été inventée pour désigner le courtisan qui devait rester debout toute la journée. C'est également au 17e qu'on a commencé à «tortiller du cul», à «battre le pavé», à «marcher sur des œufs» ou «en zigzag». Deux siècles avant, au 15e, on sautait déjà «à cloche pied», locution étrange quand on y pense.

    ● Le cul des canons

    Pour qualifier la beauté ou la laideur d'une femme, les hommes n'ont pas fait preuve de beaucoup d'imagination. Au 17e, on disait «belle comme le jour» et «laide comme un cul». Au 18e, une femme est «jolie comme un cœur» et «moche comme un pou». Le mot «canon», qui remonte au début du XXe, ne fait pas allusion aux canons de beauté mais à la croupe des canons d'artillerie surnommés «gros cul».

    À cet égard, l'évolution de l'expression «n'être pas piqué des vers» est intéressante. À l'origine, elle désignait une personne, saine, jeune, fraîche, bien conservée, belle. Une femme qui «n'était pas piquée des vers» était donc appétissante et ne manquait pas de susciter des commentaires grivois. Dès lors le sens de l'expression a opéré un glissement. Elle qualifie depuis le 19e un propos licencieux ou salé.

    ● Se barrer en beauté

    Au 14e, le fuyard «prend la clé des champs». Au 15e, il «prend le large», «fait son sac et ses quilles», «tire ses guêtres». Au 17e, il «plie bagage», «prend ses jambes à son cou», «met les voiles» ou «prend la poudre d'escampette». Au milieu du 18e, on «fiche le camp» «sans demander son reste» ; fin 18e, on se lâche et on «fout le camp». Mais ça n'est qu'en 1904 qu'on commence joliment à «prendre la tangente».

    ● Pretantan, pretentaine

    Il y a des formules qui meurent, dérivent ou se transforment. En 1842, apparaît l'expression «aller par quatre chemins» qui évoque quelqu'un qui marche ou parle sans savoir où il va. Elle n'est plus usitée que sous sa forme négative - «ne pas aller par quatre chemins».

    En 1642, on disait d'un homme qui allait et venait sans but ni raison qu'il «courait la prétentaine». Utilisée au sujet d'une femme, l'expression prenait un sens figuré, signifiant que la personne du sexe se livrait à un vagabondage interdit par la bienséance et donc suspect de libertinage! Le mot prétentaine ne nous est plus familier, et pour cause, il évoque un bruit qu'on n'entend plus au 21e siècle. Ménage expliquait dans son dictionnaire que c'est «une onomatopée du bruit que font les chevaux en galopant: pretantan, pretantan, pretantaine».

    ● Au goût du jour depuis un siècle ou 1000 ans.

    On utilise tous les jours des centaines d'autres expressions idiomatiques que le cours des siècles a charriées jusqu'à nous. Florilège, des plus récentes aux plus anciennes:

    - «Il ne manquerait plus que ça!», «Ca ne nous rajeunit pas», «mettre la puce à l'oreille», «de source sûre» datent du 19e siècle

    - «Mon petit doigt m'a dit», «motus et bouche cousue», «mettre sa main au feu», «jeter la pierre» remontent au 17e siècle.

    - Au 16e, apparaissent des expressions qui n'ont pas pris une ride: «Comme dit l'autre», «tenir à quelqu'un comme à la prunelle de ses yeux», «prendre quelqu'un au mot», «avoir quelque chose au bout de la langue», «en catimini», «mentir comme un arracheur de dents», «prendre quelqu'un au mot» .

    - Au 15e, on «sautait du coq à l'âne» et on «revenait à ses moutons».

    - Au 14e, on «n'en pensait pas moins».

    - Au 13e, on «découvrit le pot aux roses» et on inventa l'expression «de fil en aiguille».

    - Au 12e «pêle-mêle» apparut.

    ● Parler par B. et F.

    Mais c'est à un gros mot que revient la palme de l'ancienneté. Au 11e siècle, on disait déjà «filz a putain». Mille ans après, l'expression s'est à peine modifiée.

    Quant au bon vieux «merde», on le trouve dans le Roman de Renart au 12e siècle: «Passe outre, dist Renart, fi! merde».

    Autre expression multiséculaire qui a encore la faveur des cours de récréation: «gros porc», répertorié depuis le 16e siècle. Nos enfants parlent donc comme au temps de Rabelais.

    Au 18e, on disait de quelqu'un qui a un langage ordurier «qu'il ne parle que par B et F» c'est-à-dire par «bougre» et «foutre» (la décence interdit de traduire ici ces mots en vocables contemporains). On composa alors de nouvelles insultes comme «peigne-cul» et «jean-foutre». Depuis le lexique a changé mais le registre est toujours le même. On tourne en rond. À quand un concours de jurons inédits, de noms d'oiseaux qui volent plus haut que le niveau de la ceinture?

    ● Libérons la langue

    C'était une gageure de constituer un dictionnaire de ces locutions qui fleurissent notre parler de métaphores surgies d'on ne sait où. Transmise oralement mais exclue de l'université, leur définition est volage et leur origine s'est souvent perdue. «Les expressions n'ont pas toujours un sens bien droit, bien carré, le même pour tous les individus qui les emploient», remarque Claude Duneton. Cette fantaisie poétique qui contrevient à la règle d'or de la «rationalité française» l'enchante. Et il regrette qu'on n'enseigne pas aux écoliers que les rigueurs de la grammaire française peuvent se conjuguer avec la liberté d'inventer et d'associer des mots de tous les jours, pour tous les jours.

    Le Bouquet des expressions imagées de Claude Duneton et Sylvie Claval, collection Bouquins, Robert Laffont, 1728 p., 35€.

    source : http://www.lefigaro.fr/langue-francaise/actu-des-mots/2016/12/08/37002-20161208ARTFIG00041-fichtre-dame-d-o-sortent-ces-expressions-anciennes-qui-courent-encore.php


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  • Médecins d’eau douce

    Publié / Mis à jour le vendredi 21 septembre 2018, par la rédaction
     

    Médecins dont les remèdes ne font ni plus de bien ni plus de mal que de l’eau commune

     

    Cette locution proverbiale se prend en mauvaise part. Cependant d’habiles médecins ont exercé leur profession à Paris même, en vrais médecins d’eau douce. Bouvart (mort en 1787) avait ordonné à la vieille comtesse d’Esclignac de boire tous les jours à son lever un verre d’eau fraîche, de prendre une demi-heure après une tasse de chocolat, et après le chocolat un verre d’eau.

    Un matin elle ne pensa pas à la première partie de l’ordonnance, et sa distraction dura jusqu’à ce qu’elle eût pris son chocolat et le verre d’eau qui devait le suivre ; tout à coup elle s’aperçut de son oubli, et manda le médecin. Vous avez eu raison de me faire appeler, lui dit le docteur ; il faut que votre chocolat se trouve entre deux eaux : prenez un lavement.

     

    Tronchin (mort en 1781) excellait à guérir les vapeurs des femmes ; il leur recommandait l’exercice et la tempérance. Celles qui avaient le courage de suivre ce conseil s’en trouvaient bien : c’était le petit nombre. Quant aux autres malades, il les guérissait ou ne les guérissait pas, en leur faisant avaler des pilules de savon. Il ne connaissait pas de moyens plus efficaces de nettoyer l’estomac.

    Nous ne savons  à quel médecin appartient l’anecdote suivante.
    Ce docteur traitait une comtesse pour un rhume.

    — Eh bien ! comtesse, lui dit-il, où en sommes-nous aujourd’hui ?

    — Voyez, lui répondit-elle en présentant son bras.

    Il le prit, et tâta le pouls longtemps, car elle avait le bras fort beau.

    — Nous en verrons la fin dans une huitaine, dit-il avec l’air satisfait ; continuez : eau de poulet, nourriture légère, se tenir chaudement, et ne pas sortir.

    — Que dites-vous donc là, docteur ? Je compte bien aller ce soir à un concert où doivent chanter mes nièces : j’ai promis ; je serai vêtue chaudement, et je n’aurai qu’un pas à faire de ma voiture à la salle de musique.

    — Allez, et revenez tout de suite.

    — Quoi ! je ne pourrai pas voir le commencement du bal ?

    — Restez-y quelques moments, mais n’en partagez pas les folies.

     

    — Je n’aurai garde ; ni valse, ni gavotte, ni anglaise ; une ou deux contredanses seulement où je ne ferai que marcher.

    — J’y consens. Point de souper.

    — Mais qu’importe, docteur, que je mange ici ou là mon aile de poulet ?

    — Soit. Point de liqueurs au moins.

    — Ah ! un verre de punch pour mûrir mon rhume.

    — Essayez ; mais ne restez pas trop tard.

    La dame dansa beaucoup, soupa bien, but des liqueurs et ne rentra qu’à quatre heures. Elle avoua tout le lendemain au docteur, qui ne la trouva pas plus mal, et en rit beaucoup avec elle.

     

    source: https://www.france-pittoresque.com/spip.php?article10396


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    Faire un trou à la lune

    Faire un trou à la lune

     

    C’est se rendre invisible et disparaître pour se sauver à la faveur de la nuit. 

    On a dit d’abord : Faire un pertuis (trou) en l’air. 

    Plus tard, cette expression a changé et l’on a dit : Faire un trou à la nuit ou dans la nuit, toutes expressions voulant dire : Prendre la fuite, s’évader, partir en secret pour se dérober aux recherches. 

    Le mot lune s’est substitué au mot nuit dans la dernière forme actuellement en usage ; mais l’idée n’a pas dû changer pour cela, puisque la lune, par périphrase, se prend pour la nuit. 

    On trouve cette phrase dans Tallemant des Réaux (XVIe siècle) : « Quelquefois il disait : Depuis que mon père a fait un trou à la nuit, je me trouve plus à propos que jamais. » Et cette autre phrase du même auteur : « Pour Crullembourg, au bout de trois mois, il fit un trou dans la nuit. »

    Si donc, faire un trou à la lune, n’est qu’une transformation de l’expression faire un trou à la nuit, on pourrait s’égarer à vouloir rendre compte du mot lune même. Voici une explication qui paraît assez probante: 

    Autrefois, le terme des contrats et des paiements était ordinairement fixé à la lune qui précède et détermine la fête de Pâques avec laquelle commençait l’année, sous la troisième dynastie de nos rois jusqu’au règne de Charles IX. 

    C’est pour ce motif que les débiteurs qui ne payaient pas plus à l’échéance de la pleine lune que s’il n’eut pas été pleine lune, furent supposés faire une brèche ou un trou à la lune.

    source : http://mondesetmerveilles.centerblog.net

     


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