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Par Partages le 7 Août 2020 à 08:16
Comme un arbre
Comme un arbre
j’ai besoin de lumière...
si je suis fermement attachée à mon sol
toujours mariée à la terre
je grandis néanmoins vers le ciel et je croîs...
je mûris en noblesse et en beauté.
certains jours noirs et sombres de l’hiver
ou certaines heures d’automne noyées de pluie
je travaille à l’intérieur et j’attends...
nulle protection ni secours
incertitude maillée d'espérance
je ne commande pas à la nature
je collabore avec elle.
Comme un arbre
j’ai mes saisons
mes forces, mes failles
continuer... comme un arbre
ce n’est peut-être pas
maudire les intempéries
mais les accueillir
dormir une courte nuit
pour recommencer le lendemain
apprendre à mourir
pour renaître.
continuer... comme un arbre
c’est peut-être me lever chaque jour
avant le jour
prête à affronter les coups du sort
prête à faire alliance avec ma vie.
je connais misère et grandeur...
le passage de la nuit au jour
la fraîcheur des rivières à mes pieds
et le fruit du labeur de mes bras.
Que sais-je encore?
j’ai appris à m’incliner
à me redresser
à écouter la beauté dans le murmure du vent...
parfois ma parure
cache mon écorce fragile
parfois encore je me dépouille
pour mieux me révéler
j’ai le juste orgueil
de donner l’ombre au passant
comme j’ai la fierté
de mes racines profondes.
les marques de mon passé
trahissent mon âge, mes peurs et mes pensées
voyez mes noeuds d’anxiété
mes blessures, branches cassées
pourtant, je m’élève malgré tout
je parfume l’air à ma façon...
le temps me couronne de fleurs
à l’occasion
en vieillissant
je me souviens avec émotion
de l’oisillon que j’ai bercé
et du refuge que j’ai offert
aux jeunes de mon quartier
mes prières deviennent contemplation
j'apprécie
l’horizon du lendemain... je chante l'oraison
si l’arbre est fort
il craint toujours le feu et le bûcheron
de même
je frémis devant le mal, la guerre
et plus que tout...
devant l'indifférence, l'insouciance
Je porte toujours en moi l'arbre de la croix!
certains arbres
deviennent bois de chauffage
paniers de bois
feuilles de papier sablé ou ciré
bois d’ébénisterie
copeaux, gîtes, balai neuf ou lambris
je parie que la Vie fera de moi
une petite feuille de papier fleuri...
j'espère qu'on y écrira
un vers ou deux de poésie...Source: Lysette Brochu...www.lespasseurs.com
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Par Partages le 31 Mars 2020 à 08:04
Cela fait si longtemps
Que je vous connais et pourtant
Je suis heureuse, chaque nuit
De vous retrouver, là
Dans ce coin de ciel
Où plus rien n'est pareil
Votre lumière froide et blafarde
Me fascine me glace et m'engloutit
Vous me regardez... je vous regarde
Je vous dis mes secrets, je vous les confie
Vous êtes là passive
Sans bouger... lascive...
Entourant les amants d'un soir
Leur donnant un léger espoir
D'un non au revoir
Posant sur eux vos rayons de lumière
Froide pâleur d'une clarté voilée
Dans leurs étreintes cachées
Un peu de temps... de mystère
En vous voyant brillée
Retrouveront ces instants éphémères
Chaque nuit, chaque soir...
Madame la lune... bonsoir.
Muscianne
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Par Partages le 20 Mars 2020 à 14:17
C'est beaucoup et c’est l’ombre d’un rêve
Ne dites pas : la vie est un joyeux festin ;Ou c’est d’un esprit sot ou c’est d’une âme basse.Surtout ne dites point : elle est malheur sans fin ;C’est d’un mauvais courage et qui trop tôt se lasse.
Riez comme au printemps s’agitent les rameaux,Pleurez comme la bise ou le flot sur la grève,Goûtez tous les plaisirs et souffrez tous les maux ;Et dites : c’est beaucoup et c’est l’ombre d’un rêve.
Jean Moréas, Les Stances, 1899.
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