• Glacier des Bossons de nos jours

    Glacier des Bossons de nos jours

     Glacier des Bossons de nos jours
    Glacier des Bossons de nos jours
     
     
    Trésor (Le) du Mont-Blanc toujours sans propriétaire
    (Source : Ouest France)
     
    Saphirs, émeraudes, rubis... Mais à qui appartiennent ces pierres précieuses ? En 2013, un alpiniste savoyard a découvert cet incroyable trésor sur le glacier des Bossons, dans le massif du Mont-Blanc. Placé sous scellés depuis près de cinq ans par l’État, le magot devrait retourner, au terme de ce délai, à celui qui l’a trouvé, comme le veut la loi. Mais pour le moment, l’alpiniste n’a toujours pas de nouvelles de la gendarmerie...

    Cinq ans après avoir trouvé sur le glacier des Bossons des pierres précieuses, le découvreur de ces merveilles est toujours sans nouvelles de la gendarmerie de la commune de Haute-Tarentaise (Savoie) à qui il a remis le précieux magot. « Ils m’ont dit qu’ils me donneraient des nouvelles au fil de l’enquête... Je n’en ai jamais eu », précise l’alpiniste qui souhaite rester anonyme, au quotidien Le Dauphiné.   

     

    Depuis 2013, le trésor est sous scellés, le temps de mettre la main sur un éventuel propriétaire. La loi est formelle. Selon l’article 716 du Code civil, lorsqu’on découvre un trésor, on doit en avertir la mairie. Les services régionaux d’archéologie peuvent alors l’étudier pendant une durée maximale de cinq ans, après quoi l’État doit rendre le bien à celui ou celle qui l’a trouvé ou bien le lui racheter après une estimation de sa valeur. Aujourd’hui, l’alpiniste s’inquiète du fait qu’il n’a pas eu de copie de sa déposition, ni d’inventaire précis des 49 sachets de pierres précieuses mis sous scellés...

    Retour sur les faits
    En été 2013, un alpiniste originaire de la vallée de la Tarentaise, en Savoie, trouve une grosse pierre verte par terre, sur le glacier de Bossons, dans le massif du Mont-Blanc. « Je me suis dit : tiens, ça ressemble à du jade », raconte-t-il au Dauphiné. Plus loin, il aperçoit une boîte métallique. À l’intérieur, il découvre de petits sachets, dont certains portent la mention Made in India. Dans ces sachets, un véritable trésor soigneusement rangé : rubis, émeraudes, saphirs ! Un trésor évalué entre 130 000 et 246 000 € par un joaillier local. Le jeune homme aurait très bien pu les garder sans rien dire à personne. Mais il dépose son incroyable trouvaille à la gendarmerie de la commune de Haute-Tarentaise.


    Comme le raconte Le Dauphiné, le site du Mont-Blanc regorge de trésors après les crashs, en 1950 et 1966, de deux avions de la compagnie Air India. Le premier crash d’un appareil appelé Malabar Princess, reliant Bombay à Londres, a causé la mort de 58 personnes, le 3 novembre 1950. Le second, un Boeing 707, qui effectuait la liaison Bombay-New York, a causé la mort de 117 passagers, le 24 janvier 1966.

    Pour les militaires, l’étiquette sur les sachets laisse penser que ces pierres appartenaient à l’un des passagers. Mais ces fameuses pierres ne sont pas près de livrer leurs secrets. Le commandant Sylvain Merly, de la compagnie de gendarmerie d’Albertville, expliquait en 2013, toujours au quotidien de l’Est, qu’il était difficile de retrouver des propriétaires potentiels, 47 ans après le drame.

    Lucy Embark
    Ouest France

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  • La "Pierre qui croule" à Uchon
     
     
    Pierre qui croule, oratoire
    et Griffe du diable à Uchon
    (Saône-et-Loire)
    (D’après « Revue de Bourgogne » paru en 1911)
     
     
     
    Au milieu du XIXe siècle, la « pierre qui croule » d’Uchon, galet de granit de huit mètres de large et de 2 mètres 30 de haut, pesant plus de 20 tonnes et situé à l’orée du bois d’Escrots, jouissait d’une propriété curieuse, celle d’osciller du nord au sud à la moindre pression. C’était mystérieux et divertissant.

    Les savants expliquaient déjà prosaïquement le phénomène : la « pierre qui croule » et son support, appartenant à la catégorie des granits porphyroïdes tendant à se décomposer, les parties exposées aux intempéries, depuis des siècles, s’effritèrent peu à peu. Seuls, les points de contact échappant à cette décomposition, formèrent un pivot naturel qui, par sa position légèrement oblique, permettait un déplacement facile du centre de gravité.

    Mais pour les habitants, la « pierre qui croule » était auréolée de surnaturel. Les anciens, paraît-il, la consultaient comme un oracle, et leurs descendants, vigilants gardiens des traditions ancestrales, la prenaient encore pour arbitre. Seulement, par une singularité de leur nature, ils l’avaient transformée en juge spécialiste de la fidélité conjugale.

    Que de drames, que de comédies se jouèrent à l’ombre du rocher ! Les bonnes langues disent même que certaines villageoises à l’âme inquiète venaient en cachette s’exercer à risquer l’épreuve. Néanmoins, la « pierre qui croule » était la terreur des petites Morvandelles à tête folle, la bête noire aussi de tous les coqs de village. Une longue rancune s’amassait contre elle et devait, tôt ou tard, causer sa perte.Quelque mari jaloux concevait-il des doutes sur la sagesse de son épouse ? Il l’amenait de gré ou de force à la « pierre qui croule ». Et là, de son doigt tremblant, l’inculpée devait mettre le juge en mouvement. Le nombre des oscillations fixait, sans erreur possible, le soupçonneux conjoint sur son bonheur ou son infortune.

    C’est en l’année 1869 que l’événement survint. Mortifiés par les méfaits de la pierre, naïvement curieux, surtout, d’en connaître le secret, les gars du pays, par un beau matin, s’acheminèrent au bois d’Escrots avec des cordes, une paire de bœufs et des leviers solides. Ils arrivent, lient étroitement le roc et attellent les bœufs à la corde. Puis, les leviers posés, l’attaque commence dans un effort combiné de pesées et de tractions. Comme surprise d’abord, la pierre vacille désespérément, mais résiste. Et c’est en vain que, tendue par les bœufs, la corde grince ; c’est en vain que les hommes halètent dans une poussée rageuse : le bloc les nargue et paraît inébranlable.

    Alors les assaillants se piquent au jeu. On court chercher du renfort, l’attelage est doublé, l’assaut recommence furieux. Cette fois, la pierre, lasse de tant d’affronts, après une oscillation suprême, quitte son pivot, se déplace de quelques pouces et se condamne pour toujours à l’immobilité. Ce fut tout ! Une bande de niais venait, en une heure, de détruire l’œuvre patiente des siècles. A présent, rien n’est changé.

    Le roc est toujours là, énorme sur son socle de granit. Mais, ne l’interrogez plus, son âme est absente. Absente ? En est-on sûr ? Arc-boutez-vous contre la pierre ; imprimez-lui une secousse et vous la sentirez tressaillir. Un rien, peut-être lui rendrait la vie, et quelque puissant vérin, prudemment secondé par des coins mis à propos, suffirait sans doute à rétablir l’oracle.

    Un peu plus bas que l’église, à une centaine de mètres de celle-ci, l’oratoire présente un singulier aspect. Il est une sorte de guérite en pierres de taille ouverte d’un côté, et dont les parois latérales construites en encorbellement sont ornées de deux petites niches en accolades. On y accède par quatre marches disjointes, mais sa toiture en pinacle se compose de moellons bien équarris et d’une conservation parfaite. La croix, déposée à l’intérieur, remplace une stèle à tablette circulaire d’un usage indéterminé, provenant sans doute du château. Le pinacle lui-même était probablement amorti par une croix monumentale, car de tout temps l’édicule porta le nom de Belle-Croix.

    L'église d'Uchon
    L’église d’Uchon

    Son histoire est intéressante. Les seigneurs d’Uchon gardaient jalousement, paraît-il, dans leur chapelle, quelques ossements de saint Sébastien. Or, saint Sébastien, comme on le sait, détournait la peste. Ses statues s’étaient multipliées au XVe et XVIe siècles dans nos églises de campagne, lorsque le fléau grandissant menaçait de devenir endémique. Autun fut, à maintes reprises, particulièrement éprouvé, et les habitants se rendirent plus d’une fois, au cours du XVIe et du XVIIe siècle, en pèlerinage aux reliques d’Uchon.

    L’affluence était grande et l’église trop étroite. Aussi s’avisa-t-on de construire, au XVIe siècle, le petit édifice de Belle-Croix, afin que le prêtre y célébrât la messe et que tous les pèlerins pussent y assister en plein air. La chronique rapporte qu’en 1637, « sous la conduite de leur évêque, Messire Claude de la Magdelaine, 4 500 pèlerins d’Autun passèrent la planche de Mesvres » pour monter à Uchon. Et toute la région suivait l’exemple. Saint-Nizier, Montcenis, Luzy, Blanzy, Saint-Bérain, Charmoy, Arnay-le-Duc, venaient à tour de rôle prier saint Sébastien, chaque fois que la peste faisait de nouvelles victimes. Les habitants de Montcenis, même, offrirent longtemps en reconnaissance, à l’église d’Uchon, un pain bénit le lendemain de la Trinité.

    Une après-midi suffit à l’excursion de la montagne rocheuse. Elle n’est d’ailleurs pas éloignée du village. Mais, quel étrange spectacle ! On a comme une impression de chaos. Il semble que ces blocs ont été projetés là, en de bizarres amoncellements, par des Titans en délire. On admire et on a le cœur serré devant ce bouleversement de la nature sur un sol aride et escarpé. Ces masses de granit grisâtres affectent les formes les plus hétéroclites. Imaginez-les en silhouette sur une demi-clarté lunaire, projetant leurs grandes ombres et vous aurez le décor le plus fantastique qu’il soit donné de rêver.

    Ici, un sphinx pose éternellement son énigme ; plus bas, un monstrueux éléphant paraît s’être couché complaisamment pour présenter sa croupe aux visiteurs. Voyez cette grotte : longtemps elle servit d’asile à une pauvre vieille qui inspirait à tous crainte et respect. Sa demeure a conservé le nom de Celle aux fas (fas pour fées). Plus loin, c’est la chambre du loup de la Gravelière qui garde encore un mauvais renom. D’autres anfractuosités prêtent moins à la légende. Les tapis de plumes de volailles et de perdrix qui en garnissent l’entrée dénoncent assez les repaires du renard, le damné rôdeur de la montagne. Tout en haut dominent les amas gigantesques de la Ravière arrondis et patinés par le temps. Et, comme pour ajouter un attrait au paysage, certaines cavités circulaires ou elliptiques auxquelles on donne le nom d’écuelles ou de bassins, se rencontrent à la surface de gros blocs ; elles affectent la forme d’une demi-sphère concave ou la disposition de sièges.

    Les savants expliquent la présence des écuelles et chaises d’Uchon par l’action des premiers rayons du soleil sur l’eau congelée dans quelques dépressions naturelles qui se creusent ainsi progressivement. Mais les pâtres y voient tout autre chose. S’ils jouent sur les rochers tant que le soleil brille, ils s’en éloignent avec crainte dès que la nuit tombe. Des êtres fallots, croient-ils, farfadets et lutins, rôdent dans ces solitudes, s’installent dans les fauteuils de granit, se baignent dans les bassins, hantent les grottes, agitent les pierres dans l’ombre.

    Rochers à Uchon
    Rochers à Uchon

    Au fait, voici la griffe du Diable qui n’est rien moins que rassurante. C’est une roche haute de trois mètres et mesurant douze mètres de tour, tombée, on ne sait comment, en équilibre sur un socle. Elle porte dans ses flancs une large empreinte produite par des érosions naturelles et qui ressemble à une griffe colossale. A ses pieds, l’amoncellement des pierres donne l’impression d’un caméléon apocalyptique préposé à sa garde.

    Comment une pareille mise en scène n’inspirerait-elle pas la légende ? Et celle que l’on conte est si vieille, qu’elle est, depuis bien longtemps, reçue dans la tradition. Pour Uchon, c’est de l’histoire. L’action se perd dans la nuit des temps, mais on sait qu’elle se passait à l’époque lointaine où les habitants de Toulon avaient décidé de jeter, sur l’Arroux, un solide pont de pierre. On procédait alors à peu près comme aujourd’hui, et plusieurs concurrents briguaient l’adjudication des travaux. Or, si le prix proposé paraissait rémunérateur, les conditions étaient dures. L’une d’elles notamment, plus dangereuse, fixait, pour l’achèvement du pont, un délai trop court à dire d’experts. L’inexécution de cette dernière clause entraînait retenue de la moitié du paiement.

    Effrayés par ces exigences, les entrepreneurs d’alentour s’étaient retirés les uns après les autres, peu soucieux de risquer la ruine pour un gain peut-être illusoire. Un jour, survint à Toulon une sorte d’aventurier, maître maçon ambulant, comme il s’en trouvait au Moyen Age, habile de son métier, d’ailleurs, et confiant en son expérience. D’où venait-il ? Du Nord, croit-on. Il menait à sa remorque une gracieuse enfant, sa fille, à qui de grands yeux bleus dans un visage pâle auréolé de cheveux d’or donnaient un charme indéfinissable.

    A peine arrivé, le maçon s’enquiert. Il apprend qu’un pont est à construire, examine les charges imposées, et, plus audacieux que ses confrères, prend l’engagement de livrer le travail en temps voulu. Il se met à l’œuvre, engage ses ouvriers et pousse activement les travaux. Cependant, le temps presse et bien que l’arcade soit menée bon train sur ses étais habilement combinés, voici venir la veille de l’échéance fixée pour la livraison du pont, et, par une erreur incompréhensible, la clef de voûte manque. Il faudrait une énorme pierre pour combler le vide et parachever l’œuvre.

    Où la trouver ? On n’en connaît pas sur place ; Uchon seule pourrait la fournir. Mais Uchon n’est pas proche et le transport d’une telle masse, si tant est qu’il soit possible, exigerait plusieurs jours. Le maçon perdra-t-il donc le bénéfice de son industrie ? Le pauvre homme se désespère et s’arrache les cheveux. Au demeurant, il n’était point dévot et plutôt que d’invoquer le secours du Ciel : « Holà ! s’écrie-t-il, Messire Satan, venez à mon aide, et vous n’en serez point leurré. » Rarement le diable se mêle ostensiblement des affaires des hommes. Il n’en finirait plus de répondre à tous les mécréants qui l’invoquent. Mais il a parfois son idée et se montre quand il lui sied.

    La "Pierre qui croule" à Uchon
    La "Pierre qui croule" à Uchon

    Cette fois, Satan mûrissait un projet. Ce maître en laideur et en corruption voyait d’un œil haineux croître en sagesse et en beauté la fille du constructeur. Rebelle à ses instigations, la belle enfant nourrissait en son cœur l’amour le plus chaste pour un brave garçon qui secondait son père avec intelligence. Le jeune homme, violemment épris de ses charmes lui avait demandé sa main et tous deux, fiancés désormais, n’attendaient que l’achèvement de l’entreprise pour obtenir le consentement paternel.

    Trop favorable était l’occasion, le diable parut. Dans sa hâte, il n’avait pas pris le temps de se donner une apparence décente. Aussi n’était-il pas beau ! Sa longue tête grimaçante, ornée d’une barbe de bouc, d’oreilles de loup et de deux cornes sinistres, ballottait sur un corps noir efflanqué, de stature colossale. Ses pieds et ses mains se terminaient en griffes, et, sur son dos, deux longues ailes nervées comme celles des vampires, se repliaient, au repos, avec un bruit de papier froissé. « Or ça ! tu réclames mes services ? Je suis à toi, bonhomme ; mais rien pour rien, à bon entendeur salut ! »

    Puis, de sa voix tantôt rauque, tantôt glapissante : « Je vois d’ici, parmi les roches d’Uchon, la pierre qui, sans équarrissage, sera ta clé de voûte. Demain je te la baillerai avant l’aurore. » Tremblant, d’abord, et médusé par la frayeur, le maçon s’était ressaisi. L’appât du gain l’endurcissait. « Oui bien, fit-il, mais qu’exigerez-vous en échange ? Mon âme, peut-être ? - Ton âme ne vaut pas qu’on se dérange. Non, ce qu’il me faut, c’est ta fille. - Ma fille ? vous plaisantez, elle n’a point seize ans ! - Il me la faut, te dis-je, ou tire-toi d’affaire. »

    Certes, le constructeur n’était pas un père modèle, mais la prétention du diable lui parut si monstrueuse, qu’il résista longtemps. Cependant, Satan voulait sa proie. Tantôt persuasif, tantôt menaçant, il fit tant et si bien que le malheureux père, grisé par ses promesses de fortune, se laissa tenter. Au bout d’une heure, il apposait sa signature sur le contrat livrant sa fille au diable, à condition que la clé de voûte lui serait apportée secrètement la nuit suivante, avant que le coq n’eût chanté. Satan avait partie gagnée. Satisfait, il étendit ses ailes et prit son vol en ricanant. A peine eut-il franchi l’horizon qu’un homme effaré surgit d’un buisson et prit sa course vers la ville. C’était le triste fiancé, involontaire témoin du marché criminel qui allait briser sa vie.

    Haletant, il accourt près de la jeune fille, et lui conte tout ce qu’il vient de voir et d’entendre. Terrorisés, les pauvres enfants vont se jeter aux pieds de la Madone. Et soudain, le jeune homme se relève, une inspiration lui vient. Sans perdre une minute, il se munit d’un sac, glisse au fond le coq le mieux gorgé du bourg et s’élance vers le pays d’Uchon. Cinq lieues l’en séparent, mais le danger lui donne des ailes. Avant minuit, il atteint le sommet de la montagne et se blottit contre un rocher. La nuit est belle, la lune étend partout ses rayons blafards. Bientôt, un gigantesque oiseau de nuit grossit dans le ciel et vient planer sur la montagne. Il tournoie, descend et s’abat sur une roche comme un vautour sur sa proie.

    La Griffe du diable à Uchon
    La Griffe du diable à Uchon

    C’est Satan. Il saisit le bloc entre ses griffes et, de nouveau, s’élève dans les airs. De sa cachette, le jeune homme a tout vu. Prestement, il tire du sac le coq endormi, le secoue et, bien en face de la lune, le perche sur le roc. Réveillé en pleine nuit, le chanteur matinal s’imagine voir l’aurore, et, de sa voix la plus claironnante, jette vers le ciel son cri de triomphe. Tout aussitôt déchire l’espace un affreux blasphème répercuté par les échos de la montagne. Dupe de l’ingénieux fiancé, Satan croit son marché rompu. Ses griffes se détendent, ses bras s’ouvrent et le rocher fend les airs pour retomber avec fracas sur le granit qui, depuis lors, lui sert de piédestal.

    Telle était la dureté de la pierre, que le choc ne la brisa point ; mais, la griffe du diable, brillant des ardeurs de l’enfer, s’y était incrustée. L’empreinte en est visible et demeure en témoignage de l’histoire. Vainement, au point du jour, le constructeur attendit sa clé de voûte. Satan fut infidèle et le maçon encourut la déchéance. Mais, tandis qu’il se lamentait, vinrent à lui les deux fiancés. La joie qui rayonnait sur leur visage avait assez d’éloquence. Et comprenant enfin son ignominie, le père dénaturé implora son pardon. Ici se termine le récit.

     

    source : https://www.france-pittoresque.com/spip.php?article1986


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  •  P2030030

     

    En Bretagne, la veillée a toujours été un temps de repos. La journée de labeur était dure et longue. Le soir, les muscles se reposaient. On se groupait autour du foyer, en famille, ou à plusieurs maisonnées.

     

    En Basse-Bretagne, on rencontrait deux sortes de conteurs :

    - les diskreveller, qui d'une année sur l'autre, débitaient leurs histoires sur un ton uniforme et sans jamais en changer pratiquement un mot, et

    - les marvailher (il y a du merveilleux dans ce mot-là) qui, partant d'un thème, se laissaient aller au gré de leur inspiration.

     

    Le temps du conte, la grand-mère apprenait aux enfants à tisser des joncs pour en faire des poupées ou des chaises.

     

    carte conteur breton

                                       carte le conteur  éditions Jos Le Doaré

     

    Et le conteur y allait de son histoire, comme par exemple celle de Léocadie Le Flem.

     

    Ce jour-là, la Léocadie faisait des crêpes quand le chat noir passa si près d'elle qu'elle en laissa tomber le pot de pâte à crêpes, qui, avant de lui noyer le pied dans le sabot, tacha tout le devant de son tablier des dimanches. Alors, elle jura et jura tout ce qu'elle savait.

     

    -"Pourquoi jures-tu comme une païenne ?" lui demanda le chien.

    -"C'est le chat qui m'a fait renverser ma pâte à crêpes..."

    -"Si tu jures, moi j'aboie !"

    -"Allons bon," grogna le feu, "en voilà des manières d'aboyer !"

    -"Le chat a renversé la pâte à crêpes et la patronne a juré !"

    -"Si c'est comme ça, moi je ronfle très fort !"

    -"Oh la la ! Tu vas faire brûler toute la maison !" s'inquiéta la table.

    -"Le chat a renversé le pot de pâte à crêpes, la patronne a juré, le chien a aboyé...et moi, je ronfle..."

    -"Puisque c'est comme ça, moi je me gratte les pieds..."

    Ce fut au tour du banc de s'étonner :

    -"Qu'as-tu donc à te gratter les pieds ?"

    -"Ce que j'ai ? Le chat a renversé le pot de pâte à crêpes, la patronne a juré, le chien a aboyé, le feu a ronflé, alors moi, je me gratte les pieds."

    -"Moi, je vais boiter !"

    De toute sa hauteur, l'horloge s'étonna :

    -"Toi, le banc, pourquoi tu boites à présent ?"

    -"Tu n'es pas au courant ? Le chat a renversé le pot de pâte à crêpes, la patronne a juré, le chien a aboyé, le feu a ronflé, la table s'est grattée les pieds, et moi je boite."

    -"Très bien...Il ne reste plus qu'à passer le temps très vite..."

    -"En voilà une idée !" s'indigna la casserole.

    -"Attends, je t'explique...Tu vas comprendre..."

    Et l'horloge de passer en revue tout ce qui venait de survenir.

    -"Alors moi," décida la casserole, "je fais bouillir l'eau !"

    -"Qu'est-ce qui se passe ici à c't'heure ? Voilà que tu te mets à faire bouillir l'eau ?" soupira la fille de la maison.

    Et la casserole de se lancer à son tour dans l'énumération des faits.

    -"Que veux-tu ! Le chat a renversé le pot de pâte à crêpes, la patronne a juré, le chien..."

    -"Et toi tu fais bouillir le peu d'eau qui restait dans la bassine ! Moi il ne me reste plus qu'à aller en tirer au puits !"

    Et moi, le conteur, qui passait par là, j'ai fait un grand sourire à la fille de la maison et lui ai demandé :

    -"Où vas-tu donc avec ton seau ?"

    -"Je vais tirer de l'eau au puits, tiens donc !"

    -"A cette heure-ci ?"

    -"Il n'y pas d'heure...Le chat a renversé le pot de pâte à crêpes, la patronne a juré, le chien a aboyé, le feu a ronflé, la table s'est grattée les pieds, le banc a boité, l'horloge a passé le temps plus vite, la casserole a fait bouillir l'eau sans rien demander à personne. Alors moi, je vais au puits en quérir de la fraîche...Et toi ?"

    -"Moi ? Je vais écrire un conte avec tout ça !"

    Livre "les contes de la veillée" de Jean Coué

    GIF crepe 5

                                                          Carte la crépière  

     

     

    P2030030

     

    En Bretagne, la veillée a toujours été un temps de repos. La journée de labeur était dure et longue. Le soir, les muscles se reposaient. On se groupait autour du foyer, en famille, ou à plusieurs maisonnées.

     

    En Basse-Bretagne, on rencontrait deux sortes de conteurs : les diskreveller, qui d'une année sur l'autre, débitaient leurs histoires sur un ton uniforme et sans jamais en changer pratiquement un mot, et les marvailher (il y a du merveilleux dans ce mot-là) qui, partant d'un thème, se laissaient aller au gré de leur inspiration.

     

    Le temps du conte, la grand-mère apprenait aux enfants à tisser des joncs pour en faire des poupées ou des chaises.

     

    carte conteur breton

                                       carte le conteur  éditions Jos Le Doaré

     

    Et le conteur y allait de son histoire, comme par exemple celle de Léocadie Le Flem.

    Ce jour-là , Léocadie faisait des crêpes quand le chat noir passa si près d'elle qu'elle en laissa tomber le pot de pâte à crêpes, qui, avant de lui noyer le pied dans le sabot, tacha tout le devant de son tablier des dimanches. Alors, elle jura et jura tout ce qu'elle savait.

    -"Pourquoi jures-tu comme une païenne ?" lui demanda le chien.

    -"C'est le chat qui m'a fait renverser ma pâte à crêpes..."

    -"Si tu jures, moi j'aboie !"

    -"Allons bon," grogna le feu, "en voilà des manières d'aboyer !"

    -"Le chat a renversé la pâte à crêpes et la patronne a juré !"

    -"Si c'est comme ça, moi je ronfle très fort !"

    -"Oh la la ! Tu vas faire brûler toute la maison !" s'inquiéta la table.

    -"Le chat a renversé le pot de pâte à crêpes, la patronne a juré, le chien a aboyé...et moi, je ronfle..."

    -"Puisque c'est comme ça, moi je me gratte les pieds..."

    Ce fut au tour du banc de s'étonner :

    -"Qu'as-tu donc à te gratter les pieds ?"

    -"Ce que j'ai ? Le chat a renversé le pot de pâte à crêpes, la patronne a juré, le chien a aboyé, le feu a ronflé, alors moi, je me gratte les pieds."

    -"Moi, je vais boiter !"

    De toute sa hauteur, l'horloge s'étonna :

    -"Toi, le banc, pourquoi tu boites à présent ?"

    -"Tu n'es pas au courant ? Le chat a renversé le pot de pâte à crêpes, la patronne a juré, le chien a aboyé, le feu a ronflé, la table s'est grattée les pieds, et moi je boite."

    -"Très bien...Il ne reste plus qu'à passer le temps très vite..."

    -"En voilà une idée !" s'indigna la casserole.

    -"Attends, je t'explique...Tu vas comprendre..."

    Et l'horloge de passer en revue tout ce qui venait de survenir.

    -"Alors moi," décida la casserole, "je fais bouillir l'eau !"

    -"Qu'est-ce qui se passe ici à c't'heure ? Voilà que tu te mets à faire bouillir l'eau ?" soupira la fille de la maison.

    Et la casserole de se lancer à son tour dans l'énumération des faits.

    -"Que veux-tu ! Le chat a renversé le pot de pâte à crêpes, la patronne a juré, le chien..."

    -"Et toi tu fais bouillir le peu d'eau qui restait dans la bassine ! Moi il ne me reste plus qu'à aller en tirer au puits !"

    Et moi, le conteur, qui passait par là, j'ai fait un grand sourire à la fille de la maison et lui ai demandé :

    -"Où vas-tu donc avec ton seau ?"

    -"Je vais tirer de l'eau au puits, tiens donc !"

    -"A cette heure-ci ?"

    -"Il n'y pas d'heure...Le chat a renversé le pot de pâte à crêpes, la patronne a juré, le chien a aboyé, le feu a ronflé, la table s'est grattée les pieds, le banc a boité, l'horloge a passé le temps plus vite, la casserole a fait bouillir l'eau sans rien demander à personne. Alors moi, je vais au puits en quérir de la fraîche...Et toi ?"

    -"Moi ? Je vais écrire un conte avec tout ça !"

    Livre "les contes de la veillée" de Jean Coué

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                                                          Carte la crépière  

     source : http://lilwenna.over-blog.com/article-de-crepiere-101848515.html


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  • A la recherche de la Cité engoutie ... la ville d'Ys !

    A la recherche de la Cité engoutie ... la ville d'Ys !

    A la recherche de la Cité engloutie  ... 

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                              Pour situer la ville d’Ys, on a évoqué la baie du Mont-Saint-Michel mais aussi la baie des Trépassés, la baie d’Audierne, les environs de Penmarc’h. Autant de localisations où une ville importante aurait pu exister et disparaître ... engloutie par un violent raz-de-marée. 


    Dévalez la route plongeant vers la baie des Trépassés. Vous rencontrerez, le crépuscule venu, des âmes errantes – les Krierien (les crieurs) – rôdant dans les solitudes venteuses des grèves et des landes… Ils processionnent par groupes de sept de chapelle en chapelle, avec à leur tête saint Jean-des-Grèves, criant désespérément.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                        

    Le phare de la Vieille et la marmite de l'enfer

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                       Depuis le phare de la Vieille, un face-à-face avec la « marmite de l’enfer » de la baie des Trépassés : les courants violents forment un passage d'une extrême dangerosité entre la pointe du Raz à l’ouest et la pointe de Van au nord-ouest.
     
    Un lieu terrifiant où s’enracine la légende de la ville maudite d’Ys. La tradition orale y situe également la figure du Passeur et de la barque de la nuit (Bag-Noz ou ar Vag-Noz).

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                  La légende :

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                     Ys était le lieu de résidence du roi Gradlon et de sa fille Dahud. C’est cette dernière qui aurait attiré les foudres divines, à cause de ses péchés.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                 Saint Guénolé avertit le roi que sa ville était condamnée et qu’il devait sacrifier sa fille, ce qu’il fit en fuyant en compagnie du saint.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                            En 1756, 1824, 1896 et 1929, l'île de Sein se trouva recouverte par les flôts.Ce n'est pas seulement une légende, mais la vérité historique.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                           On sait aussi qu'en 709 (semble-t-il) la baie du Mont-saint-Michel et les parages de Saint-Malo furent complètement transformés par un raz de marée, ou par une succession de tempêtes.


    Le port de Penmar'ch


    Penmarc’h, port autrefois florissant du pays bigouden, est connu pour son phare d’Eckmühl.
     
    Mais savez-vous que là vivait March, le roi de Poulmarch, que Dahud aux cheveux d’or (ou Ahès) affubla des oreilles et de la crinière de son cheval Morvarch, pour le punir de l’avoir poursuivie arc en main ?


    Abbaye de Landévennec

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                   A l’embouchure de l’Aulne, les ruines de l’ancienne abbaye de Landévennec rappellent la légende dorée de saint Guénolé.
     
    Sur les ordres de l’apôtre saint Patrick, qui lui apparaît en songe, il part fonder son abbaye.
     
    En 490, Guénolé, tel un nouveau Moïse, ouvre miraculeusement le bras de mer séparant l’Hôpital-Camfrout et Landévennec, sur la rive opposée de l’estuaire. Saint Guénolé apparaît dans la légende de la ville d’Ys.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                          

    La


    Entre les pointes du Raz et du Van, la « Bae an Anaon », la baie des âmes en peine, ou des Trépassés, voit déambuler sur la lande pelée, brûlée par le sel marin, le peuple des « Krierien » .
     

     


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  • La pyramide du Louvre

     

    La capitale fut l'objet de nombreuses légendes farfelues. Parmi elles, la pyramide du Louvre. L'un des monuments les plus emblématiques de Paris serait composé de 666 plaques de verre, le chiffre associé au diable.

    Ce mythe urbain remonte à 1980. La brochure officielle publiée durant la construction annonçait effectivement ce chiffre. Le nombre de satan aurait alors été repris dans la presse. 

    La direction du musée du Louvre affirme pourtant que la pyramide construite sous l'initiative de François Mitterrand, comporterait 673 plaques vitrées (603 losanges et 70 triangles).

     

    La légende refit surface en 2003 dans le best-seller de Dan Brown, le Da Vinci code.

    Un des personnages spécialiste en symbolique affirme que la pyramide du Louvre fut construite à la demande "explicite du président Mitterrand" avec 666 plaques de verres...

    Trouvé sur

    source : http://petitcoeurdu10.centerblog.net/831-La-pyramide-du-Louvre#i

     


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